Les archs envisagent de prendre part aux prochaines échéances électorales. La Coordination intercommunale de Béjaïa a pris acte de l'invitation qui lui a été adressée par le chef du gouvernement pour renouer le dialogue, mis en veille depuis 6 mois, comme elle a envisagé de prendre part aux prochaines échéances électorales. Dans ce sens, une proposition sera faite à l'évidence à l'interwilayas prévue le week-end prochain dans la région de Seddouk à Béjaïa en vue de statuer. Réunie en conclave ordinaire ce jeudi au Centre culturel de Semaoun, la plénière de la coordination intercommunale de Béjaïa a été informée par le délégué Beza Benmansour que «le chef du gouvernement a demandé une rencontre avec la délégation du mouvement citoyen de Kabylie», soit, expliquait-il «l'organisation d'un comité de suivi ou de mise en oeuvre». Le débat qui s'en est suivi a été marqué par un partage sans équivoque du bilan présenté par le délégué de Sidi Aïch sur fond d'un constat selon lequel «le pouvoir réactive et utilise le dialogue comme accompagnement politique pour se consolider à la veille des échéances électorales et non comme un moyen qui appelle des solutions politique à la crise». Ce n'est pas pour autant que l'on rejette la demande. Au contraire, les délégués prennent acte pour au moins cosigner, dans un document, tous les engagements pris par l'Etat puis instituer un mécanisme de suivi de l'application de ces mêmes engagements sur le terrain. «C'est la seule garantie qui permet aujourd'hui de traduire sur le terrain les engagement de l'Etat à mettre en oeuvre la plate-forme d'El Kseur» estime la Cicb. Les archs de Béjaïa envisagent également de prendre part aux prochaines échéances électorales. A ce titre, une commission chargée de suivre de près l'évolution des événements sera mise sur pied. Cette proposition sera, à l'évidence, l'objet de proposition à la prochaine interwilayas. Ainsi donc, le dialogue qui a tant suscité des espoirs, reprend de nouveau avec le même objectif de concrétiser les revendications portées corps et âme par les populations de Kabylie. Après une longue crise qui a secoué dramatiquement la région de Kabylie, le pouvoir décide, en janvier 2004, de prendre attache avec les représentants des archs. L'ex-chef de gouvernement, Ahmed Ouyahaia, invitait les archs autour d'une table de négociations. Un tour de table qui sera vite interrompu par la question du référendum comme moyen de geler de nouveau la question de l'officialisation de tamazight. La délégation des archs claquera la porte rejetant par la même occasion l'élection présidentielle qui s'est tenue en avril 2004. Une année après, le même chef de gouvernement, Ahmed Ouyahia, lançait un appel, à l'occasion de Yennayer 2005. Un appel auquel les archs répondront par la positive. Le 15 janvier 2005, un accord global portant mise en oeuvre des revendications de la plate-forme d'El Kseur est signé par les deux parties. Un mécanisme de suivi et de mise en oeuvre a été mis sur pied. Depuis, les discutions se sont poursuivies de façon régulière jusqu'à ce que le président de la République, en campagne pour le référendum portant sur la réconciliation nationale, intervenait à partir de Constantine faisant état en substance de l'impossibilité d'officialiser la langue tamazighe. Un couac est provoqué de nouveau suivi d'une déclaration virulente de la délégation, en pourparlers avec les représentants de l'Etat. Quelques mois plus tard, des dissensions sont apparues chez les archs quant à la poursuite ou non du processus du dialogue. L'esprit de responsabilité a fini par prévaloir au lendemain des élections partielles rejetées alors par les archs. C'est à cette époque que les deux parties reprennent langue. Un comité de suivi, le dernier avec Ouyahia, sera organisé. L'arrivée de Belkhadem, redoutée au départ, sera marquée par un appel à la poursuite du dialogue. Le nouveau chef du gouvernement chargeait alors ses collaborateurs à maintenir le dialogue dans le cadre du comité de mise en oeuvre. Belkhadem rencontrera, quelques semaines plus tard, la délégation du mouvement citoyens des archs. Il réaffirmera alors sa volonté d'honorer les engagements pris par son prédécesseur. Depuis, il s'exprimera deux fois de suite sur le dossier du dialogue pour réitérer, à chaque fois, ses engagements. Sauf que sa dernière sortie étonnera plus d'un. Devant la presse, Belkhadem déclarait ne pas voir de quoi continuer à discuter. Ce qui lui vaudra une réaction des archs par l'intermédiaire de la triangulaire réunie le 7 janvier à Boumerdès. Cette dernière exigeait alors l'application des engagements pris par l'Etat. Deux semaines après, Belkhadem demandait une rencontre. Il décide de renouer le dialogue avec la délégation des archs.