Les deux hommes sont partis en éclaireurs dans l'est du pays en vue de préparer le terrain pour les prochaines consultations populaires. Les deux chefs de file des deux partis, membres de la coalition présidentielle, Ouyahia et Soltani, ont choisi respectivement M'sila et Souk Ahras pour prendre la température de leur électorat potentiel, lors des prochaines importantes échéances électorales inscrites dans le calendrier de 2007. Sujet à une pression constante depuis le désaveu public du président de la République dont il a fait l'objet, à la suite de sa campagne anticorruption et sa fameuse liste noire, Boudjerra Soltani est allé prêcher la bonne parole du côté de Souk Ahras à l'extrême est du pays, pas loin de sa ville natale, Tébessa. Fatigué par ce dossier qui lui colle à la peau et cité encore comme témoin dans l'affaire Khalifa qui défraie actuellement la chronique, le numéro un du MSP qui doit s'attendre à des jours encore difficiles au début du mois de février prochain, date de la tenue du conseil consultatif de son parti où une fronde a déjà pris forme, a formulé un discours positif sur les belles réalisations de l'Algérie pour l'année écoulée. Devant un parterre d'élus, militants et sympathisants du MSP, réunis dans un meeting tenu au Théâtre municipal de la ville de Souk Ahras, Soltani a mis en exergue la politique du paiement de la dette adoptée par l'Etat qui a «libéré le pays des contraintes étrangères qui auraient hypothéqué l'avenir des générations futures». La révision de la loi sur les hydrocarbures, «dont la finalité rejoint celle du premier événement qui a pour objectif la sauvegarde des richesses nationales pour ces mêmes générations», a été le second sujet abordé par l'orateur sans aller jusqu'à dire que c'est grâce à la mobilisation d'une autre force politique, à savoir le PT, que la loi sur les hydrocarbures a été abrogée. Le président du Mouvement de la société pour la paix qui a émis le voeu de voir s'instaurer définitivement la paix et la réconciliation entre les enfants de l'Algérie, a également souhaité un déroulement «dans la transparence» des prochaines échéances électorales. Par ailleurs, M.Soltani a affirmé qu'il est nécessaire et primordial de «lutter contre toutes les formes de fléaux qui nuisent au pays», en citant, entre autres, la corruption. Un sujet qui n'est plus un tabou en Algérie depuis que la cour de Blida traite du sulfureux dossier de Khalifa qui semble être un exercice de la corruption à grande échelle. Par ailleurs, M.Ahmed Ouyahia, secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND) a, lors d'une rencontre avec les cadres et militants de son parti à M'sila, appelé à «l'élargissement du soutien au président de la République». Un discours qui revient tel un refrain à chaque sortie publique de l'ex-chef de gouvernement. Se faisant le porte-parole du président de la République, il a tenu à rappeler à l'assistance le message du chef de l'Etat qui demande à «fournir plus d'efforts et de travail, et à ne pas compter sur les hydrocarbures en tant que principal pourvoyeur des richesses du pays». Mettant en exergue les réalisations de l'Etat dans cette wilaya, Ouyahia a insisté sur le fait que «toutes ces réalisations sont le fruit de l'application judicieuse de l'évaluation nationale entamée à partir de la concorde nationale jusqu'à la Charte pour la paix et la réconciliation nationale dont la réussite s'est clarifiée à travers une sécurité totale», en mentionnant au passage l'intérêt qu'accordent les autorités à cette ville qui a vu la création, dans le cadre de l'investissement, d'une unité de ciment qui assure le tiers de la production nationale, au moment où il est attendu, dans les années à venir, 40.000 étudiants à l'université. Un discours positif qui sous-entend que l'orateur a été pour beaucoup dans la promotion de cette région. Un discours aux relents de campagne électorale qui semble avoir été entamée avant terme. Les échéances électorales qui pointent à l'horizon stimulent déjà les partis de la coalition.