Le Bureau national regrette que la PME nationale n'ait pas eu la place qu'elle mérite dans le processus d'édification du pays. L'Association générale des entrepreneurs algériens (Agea), dont la majorité des adhérents provient des secteurs de l'habitat et des travaux publics, a demandé, jeudi, à ce que «la priorité des priorités» soit donnée aux PME du bâtiment et des travaux publics dans la réalisation des programmes de développement, notamment les grands projets de l'habitat dans le cadre, notamment du programme du million de logements initié par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Réuni en fin de semaine sous la présidence de Mouloud Kheloufi, président de l'Agea, le bureau national de l'association a émis certaines remarques qui vont à l'encontre d'un «appel systématique et non fondé» aux entreprises étrangères pour participer à des réalisations où les entreprises nationales ont fait montre de grandes capacités dans le passé. L'Agea rappelle que «sur le terrain, lors de la ´´tragédie nationale´´, les entreprises algériennes ont su faire face à leurs engagements en l'absence d'entreprises étrangères en réalisant l'ensemble des nombreux programmes inscrits dans le cadre de la construction de logements sociaux...et en les livrant sans aucune réserve sur la qualité des travaux achevés.» L'Agea, qui cette fois-ci pousse le bouchon très loin, avait proposé dernièrement lors d'un entretien avec L'Expression, une alternative qui consiste à créer, «des groupements d'entreprises privées du Btph pour faire face aux grandes entreprises étrangères de Chine et d'Europe et aux mentors économiques nationaux du secteur» et tenter par là de décrocher des marchés porteurs pour éviter une «mort lente». «Dans notre pays, la PME du Btph, n'a pas été considérée dans la politique de développement», a estimé l'association qui regrette que la PME algérienne n'ait pas eu la place qu'elle mérite dans le processus d'édification du pays. Elle considère, en outre, que l'attribution de marchés concernant les grands projets de l'habitat aux entreprises étrangères, constitue «un handicap réel pour les capacités de réalisation des entreprises nationales.» Selon elle, la PME nationale «est en mesure de réaliser des logements en utilisant des matériaux locaux sans l'aide d'aucune technologie étrangère, pour peu que les pouvoirs publics ouvrent les marchés en leur direction.» Par ailleurs, l'association déplore ouvertement que «le secteur du bâtiment, qui constitue 60% du tissu PME, ne puisse pas participer au développement du pays et qu'il n'ait jamais bénéficié de l'appui de l'Etat pour élever ses performances et se hisser au niveau des normes internationales.» Les difficultés rencontrées par les PME du Btph, notamment celles relatives à l'accès aux crédits bancaires, aux cautions ou au décrochage d'un plan de charge et nombreuses autres, ont été dénoncées lors de la réunion du bureau national.