Cette visite coïncide avec la chute inexorable que connaît le prix du baril de pétrole. Le ministre russe de l'Industrie et de l'Energie, M.Victor Khristenko, est en visite officielle en Algérie depuis hier, à la tête d'une forte délégation, composée de proches collaborateurs ainsi que de hauts responsables des géants pétroliers et gaziers Gazprom, Rosneft et Loukoïl. Le ministre russe visitera les installations de Hassi R'mel ainsi que la zone industrielle d'Arzew. Le séjour de la délégation russe durera quatre jours et ce, jusqu'au 22 janvier. D'ores et déjà, la couleur est annoncée. M.Vladimir Metnev, de la compagnie d'investissement Troïka-Dialog, souligne l'intérêt qu'ont à coopérer les compagnies Gazprom et Sonatrach. «Il est tout à fait logique qu'elles harmonisent leurs politiques sur le marché européen», a-t-il déclaré «l'Europe préfère que Gazprom et Sonatrach ne soient pas sur la même longueur d'onde, car en rapprochant leurs positions, les fournisseurs pourraient dicter leurs règles du jeu», a ajouté en substance l'expert russe. Un mémorandum d'entente devrait être signé, à cette occasion, entre M.Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines et le ministre russe de l'Industrie et de l'Energie, M.Victor Khristenko. L'Algérie qui s'est positionnée comme un partenaire incontournable dans le domaine du gaz en Europe, semble ainsi être l'alternative choisie par les pays européens pour parer et juguler toute crise qui pourrait être déclenchée par les différends qui surgissent entre les pays concernés pour l'acheminement et la livraison de gaz. Echaudés par les deux crises ukrainienne et bélarusse, les pays européens, notamment, ceux de la rive sud de la Méditerranée, Italie, Espagne.. ont opté pour la carte algérienne pour contrer le diktat qui pourrait lui être imposé par le géant du gaz russe, Gazprom. «L'Algérie est un partenaire très fiable pour nous. Nos besoins en énergie nous conduisent à développer davantage nos relations et notre partenariat», avait souligné Stefaan de Rynck, porte-parole de la Commission européenne. Ce qui fait naître d'indéniables sujets de préoccupation pour les pays d'Europe qui semblent redouter, par-dessus tout, l'émergence d'un «cartel du gaz» suite au mémorandum signé l'an passé entre Gazprom et Sonatrach. Les accords conclus entre les deux pays, l'Algérie et la Russie, qui demeurent les principaux fournisseurs de gaz à l'Europe sont entourés de suspicion malgré les démentis formels apportés par les deux Etats pour clore les rumeurs de la formation d'une «Opep du gaz». La visite du ministre russe de l'Energie qui coïncide avec la chute inexorable que connaît le prix du baril de pétrole qui, pour la première fois depuis mai 2005, est descendu sous le «seuil psychologique» des 50 dollars, 49,90 dollars, ce jeudi à New York, devrait être un autre sujet de discussion qui devrait marquer cette visite aux intérêts communs entre deux pays liés par des accords hautement stratégiques.