C'est un prix plancher à 50 dollars que devrait défendre l'Opep en 2007. D'après la déclaration faite hier sur les ondes de la Chaîne III par M.Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines, le prix du baril de pétrole devrait osciller autour des 50 dollars avec même quelques incursions en dessus de cette «barre psychologique», durant le premier semestre de l'année 2007. «Dans tous les cas de figure, les prix du baril de pétrole se situeront aux environs de 50 dollars, si ce n'est un peu moins au second trimestre», s'est prononcé le ministre de l'Energie et des Mines. L'hiver devrait, cependant, contribuer à une hausse des cours du marché pétrolier, à partir du troisième trimestre et qui devrait se confirmer durant le dernier trimestre de l'année -qui devrait voir l'installation durable de la saison hivernale. Les facteurs qui orienteront à la baisse le prix du baril de pétrole seront dus à l'arrivée sur le marché de 1,8 million de barils/jour de pétrole produit par les pays hors Opep non tenus par l'observation des règles de discipline de l'organisation ainsi qu'au recul de la croissance mondiale qui s'élevait à 5,1% et dont la moyenne devrait se situer autour de 4,7%, a ajouté M.Khelil. Par ailleurs, les deux décisions annoncées par l'Opep de réduire sa production de 1,7 million de barils/jour n'ont pas empêché le prix du baril de pétrole de chuter à moins de 50 dollars. Pour le ministre algérien, l'Arabie Saoudite demeure incontournable quant aux efforts que peut engendrer une réduction de la production des pays affiliés à l'Opep. «Une réduction de la production sans l'Arabie Saoudite n'aura pas d'effet et ne sera pas crédible», a déclaré M.Chakib Khelil. Le ministre de l'Energie et des mines, invité de la rédaction de la Chaîne III, s'est essentiellement exprimé sur la chute du prix du baril de l'or noir qui a fait une courte mais spectaculaire incursion en dessous de la barre des 50 dollars, franchissant, par-là même, le seuil qui, normalement, constitue la cote d'alerte pour l'Organisation des pays exportateurs de pétrole dont la croissance de certains d'entre eux est tributaire. Les exportations en hydrocarbures constituant pour eux, à l'instar de l'Algérie, la principale ressource des recettes en devises. M.Chakib Khelil a annoncé le chiffre record de 54 milliards de dollars pour l'année 2006. Ce chiffre devrait être revu à la baisse pour 2007 mais les recettes engrangées seront loin d'être négligeables. Le défi que s'est lancé l'Etat algérien de faire de la manne pétrolière, le fer de lance du projet du plan de développement économique, devrait, d'ici à l'horizon 2009, remettre l'économie algérienne sur les rails, la sortir de sa dépendance vis-à-vis uniquement des recettes pétrolières et l'orienter vers une économie productive et performante hors hydrocarbures. Cela ressemble aux travaux d'Hercule. Un défi qui sera difficile à relever mais un défi tout de même. Le jeu en vaut la chandelle. Les opportunités et les moyens existent, alors pourquoi ne rien tenter, au risque d'être taxé d'immobilistes. Les résultats et la manière dont sont gérés et menés les projets hautement stratégiques seront là pour témoigner du savoir-faire et des compétences de ceux qui sont chargés de les mener à bien. La manne pétrolière est là, bien là. Personne ne peut le nier et peut-être pour longtemps encore car le Sud algérien, le Sahara, n'a pas encore livré tous ses secrets et encore moins ses richesses.