«Les échanges musclés entre les responsables américains et iraniens maintiennent la tension à un niveau élevé». Les cours du pétrole restaient fermes, hier, en raison des tensions entourant le dossier nucléaire iranien et dans l'attente de la publication, aujourd'hui des stocks de pétrole américains. Le prix du baril de pétrole de «light sweet crude» pour livraison en avril progressait, hier, de 5 cents à 61,44 dollars. On le croyait en difficulté, en détresse, on lui prévoyait un avenir des plus incertains et voilà qu'il rebondit. Les experts les plus avertis le voyaient osciller autour de la barre des 50 dollars dans le meilleur des cas. Il a même pris de court le ministre algérien de l'Energie et des Mines. M.Chakib Khelil, sans doute prudent, dans l'une de ses interventions sur les ondes de la Radio nationale au mois de janvier, avait déclaré: «Dans tous les cas de figure, les prix du baril durant les premier et deuxième trimestre 2007, se situeront aux environs de 50 dollars, si ce n'est un peu moins au second trimestre.» Le baril en a décidé autrement; il plane légèrement au-dessus des 61 dollars. Pour rappel, 50 dollars est le prix plancher que veulent défendre bec et ongles les pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, l'Opep en l'occurrence. Deux décisions importantes de baisse de leur production (1,2 million de barils/jour) ont été prises au mois de novembre puis au mois de février pour faire pression sur les mécanismes classiques du marché de l'offre et de la demande, afin d'enrayer la chute spectaculaire du prix du baril de pétrole. Le bilan des exportations algériennes en hydrocarbures est des plus satisfaisants voire même «historiques». Le ministre de l'Energie et des Mines, M.Chakib Khelil a annoncé une hausse record des recettes avoisinant les 54 milliards de dollars. La production algérienne qui tend vers le 1,5 million de barils/jour devrait connaître un nouvel essor avec pas moins de 18 gisements pétroliers et gaziers découverts. Le Trésor public se frotte les mains. La fiscalité qui provient de la manne pétrolière lui a permis d'engranger 280 millions d'euros ce qui représente quelque 2800 milliards de dinars. Le marché pétrolier a depuis qu'il repris des couleurs, connaît une certaine stabilité, mais risque cependant, à cause du contexte géopolitique actuel, de connaître quelques perturbations et non des moindres. La crise latente et larvée du nucléaire iranien préoccupe sans aucune relâche le marché pétrolier qui craint plus que jamais que le régime iranien fasse de l'or noir son arme de négociation dans le face-à-face qui l'oppose à l'administration Bush. La Maison-Blanche qui a réaffirmé que l'option militaire était toujours d'actualité veut maintenir la pression sur Téhéran qui ne démord pas. «Son programme nucléaire est irréversible», a déclaré le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad. «Des échanges musclés entre les responsables américains et iraniens maintiennent la tension à un niveau élevé», a souligné l'analyste de Courtage fimat, M.Fitz Patrice. Ce dernier voit, cependant mal, l'Iran qui est tributaire de ses revenus pétroliers couper ses exportations de pétrole en réponse à d'éventuelles sanctions plus draconiennes qui seront prises à son encontre par les six grandes puissances et à leur tête les Etats-Unis. Dans le doute, le prix du baril de pétrole est prêt à s'envoler surtout qu'une baisse inattendue des températures saisonnières est annoncée dans le nord-est des Etats- Unis, première région consommatrice de fioul de chauffage au monde.