Le premier noyau du GIA a été créé à Peshawar, au Pakistan, indique l'ex-membre du Conseil consultatif créé par Boudiaf qui cite des documents britanniques. Celui-ci ajoute qu'après la déperdition de ce groupe, le Gspc est devenu le principal allié de Ben Laden en Algérie. L'ex-membre du Conseil consultatif créé par Le Président Boudiaf, M.Mahfoud Bennoune a indiqué, hier, à L'Expression, que plus de 1.500 Algériens, qui ont suivi un entraînement militaire en Afghanistan passant par les camps de Peshawar, ont rejoint les différents groupes armés en Algérie. Parmi eux, le GIA, l'organisation sanguinaire dont le premier noyau a, selon lui, été créé à Peshawar au Pakistan, selon des documents britanniques. M.Mahfoud Bennoune est l'un des rares observateurs du dossier terroriste en Algérie. Il indique qu'entre 1984 et 1989 plus de 900 Algériens ont réussi à rejoindre le Pakistan pour s'entraîner militairement. Des filières officielles et officieuses ont donc été actionnées pour aider des milliers d'Algériens à rejoindre les camps des moudjahidine en Afghanistan, durant la guerre contre l'ex-Union soviétique. Beaucoup sont revenus en Algérie pour regagner les rangs des groupes armés, notamment le GIA. M.Bennoune estime que le recrutement dans les rangs du Gspc de Hassan Hattab a commencé à partir de 1998 après le déclin du GIA de Zouabri. L'ex-membre du Conseil consultatif a, par ailleurs, fait part de l'existence de documents britanniques reproduits dans les colonnes d'un journal londonien spécialisé dans le contre-espionnage. Ces documents font état de 2.000 demandes de visa auprès de l'ambassade du Pakistan à Alger. Ceux qui n'ont pas pu obtenir le visa par la voie régulière, ont pu rejoindre les camps de Peshawar par la Turquie, la Bulgarie, la Grande-Bretagne et enfin la France. A propos de cette dernière, M.Bennoune a affirmé que «les services de renseignements français ont beaucoup aidé ces candidats au djihad à rejoindre l'Afghanistan pour barrer la route aux moudjahidine financés par la CIA». Le nombre des Algériens ayant rejoint les camps d'entraînement par des voies irrégulières, n'est, jusqu'à aujourd'hui, pas identifié. L'on évoque le nombre d'un millier qui faisaient les allers-retours uniquement pour les Algériens qui se présentaient pour des formations militaires de courte durée au cours des quinze dernières années. Selon un expert du KGB, leur nombre dépasserait les 2000. Une bonne partie est revenue avant le début du terrorisme en Algérie, alors que l'autre est restée jusqu'en 2001. Les attaques américaines contre les taliban et Al-Qaîda ont d'ailleurs poussé des familles entières à rebrousser chemin vers le pays d'origine, l'Algérie. Plusieurs familles «talibanes» algériennes ont été remarquées en tenue afghane dans des aéroports français. A propos de l'organisation de Ben Laden et ses relais en Algérie, M.Bennoune indique que «le Gspc de Hassan Hattab est le principal allié d'Oussama». Les éléments qui indiquent les liens entre ces deux organisations ne sont pas très explicites. Hormis la dernière bande vidéo montrant les jeunes appelés algériens se faire massacrer par un des dissidents de Hattab, en l'occurrence, Aberrezak le Para, peu d'indices confirment le lien. En tout cas, cette bande vidéo a été acheminée par des éléments d'Al-Qaîda et distribuée à Londres aux endroits des recrutements pour le compte de cette dernière. Après les derniers contacts avec le GIA, en perte de vitesse à la suite de guerres intestines, Oussama Ben Laden aurait pris du recul et aurait mis un peu plus de temps à faire le choix entre les groupes existants pour en faire un allié. En 1999, le groupe le mieux structuré était, bien entendu, le Gspc. Ce qui aurait peut-être poussé M.Bennoune à être affirmatif à ce sujet.