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Comme une gazelle craintive
CHANSONS DE LA CASBAH DE AHMED AMINE DELLAI
Publié dans L'Expression le 24 - 01 - 2007

«Comprends bien le sens de mes paroles», c'est là tout entier l'art du melhoûn.
Certains disent que le melhoûn est «un arbre aux fruits abondants»; cet écho nous viendrait du Maroc où parmi les anciens auteurs les plus connus est Abdelaziz El-Maghraoui (1578-1602) et, pour ses quatrains mystiques, le plus célèbre est Abderrahmane El-Majdoûb auquel notre non moins célèbre cheïkh Noureddine Abdelkader, professeur à l'Université d'Alger, autrefois, a consacré une étude.
Toutefois, si l'on peut considérer que le melhoûn est une «pure création littéraire», il a bien vite séduit et pris place comme «art poétique» appuyé sur un art musical spécifique largement répandu, et donc connu, diffusé par le mouwachchah qui a donné historiquement naissance au zadjal, plus populaire par la langue, l'arabe andalou - post-Reconquista -, et par le rythme plus cadencé. Il a, en outre bénéficié de l'influence de la musique andalouse tout en puisant, sans modération, si j'ose dire, dans ses modes, mais en créant ses propres rythmes dont le goubbâhî.
Ainsi le melhoûn n'est-il pas seulement de la poésie exprimant des sentiments, «il est, dit-on, la mémoire de tout un pays». Et c'est vrai, si on examine justement cette poésie chantée où entrent «créativité», «authenticité» et «esthétique». En effet, plus largement, cette poésie éveille l'esprit, en premier lieu. Le terme lui-même invite à cette tendance de l'esprit et certainement à l'âme de s'exprimer par la poésie chantée, de la poésie se révélant grâce au «lahn», à la mélodie, déjà inspirée au poète qui crée ensuite les paroles qui vont avec, fut-il chanteur ou non. Un exemple fort nous est donné par le tandem Mustapha Toumi (poète par excellence) et El Hâdj M'hamed El-Anqa (chanteur, créateur du genre) qui, tous les deux, ont rénové d'une certaine façon, le melhoûn, celui-là même qui a produit, entre autres genres musicaux, le fameux cha‘bî d'Alger, au vrai, de la Casbah, et de Mostaganem. C'est toute cette spécificité, au reste insuffisamment développée ici, que Ahmed Amine Dellaï aborde avec compétence dans son bel ouvrage Chansons de la Casbah.
De fait, l'auteur, chercheur au Crasc (Centre de Recherche en Anthropologie Sociale et Culturelle) d'Oran s'attache à nous présenter l'essentiel de la poésie populaire algérienne chantée, dite melhoûn. La caractéristique de cette publication est d'être «une anthologie poétique chaâbie», à la fois, documentée, descriptive et analytique. Une introduction, assez dense par l'information qu'elle livre au lecteur initié, et assez pédagogique pour intéresser le lecteur non initié, confirme, reprécise positivement le sens du genre musical melhoûn. Cette volonté est sensible dans Chansons de la Casbah. Aller en profondeur, creuser plus avant, tel est le but que s'assigne l'auteur, abordant l'historique et la source du cha‘bî et les spécificités des chansons de la Casbah où l'on va retrouver dans une anthologie presque idéale, quelques bons morceaux, par exemple, de Sidi Lakhdar Benkhlouf avec Le rayon de miel; Sidi Qaddour El-‘Alamî avec La maison perdue; Madani Torkmani avec Une dispute entre le café et le thé; Mustapha Toumi avec Le blanc-bec. Les textes sont en arabe et traduits (l'essentiel y est sauvé) vers le français. La troisième et dernière partie de l'ouvrage présente des chants en arabe de Cheikh El-Djilali, de Mohamed Benali, de Mohamed Benslimane, de Abdelaziz El-Maghraoui, etc. Tous les textes sont annotés et référenciés ravivant, à point nommé, la curiosité.
Hors cette publication, un voeu, peut-être? Avant chaque exécution d'une pièce musicale chantée ou non, il est souhaitable pour que les jeunes (et même toute l'assistance) goûtent aux charmes de cette musique, et plus largement de la musique arabo-andalouse, d'en assurer une présentation initiatique.


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