L'axe Alger-Moscou est mal vu. Serait-il devenu l'axe du mal pour l'Europe du gaz? Les récents accords gaziers et le mémorandum d'entente signés tout récemment entre le ministre algérien de l'Energie et des Mines, M.Chakib Khelil et le ministre russe de l'Industrie et de l'Energie, M.Victor Kristenko inquiètent au plus haut degré l'Europe. Le Vieux Continent ne semble plus vouloir trouver le sommeil suite à l'impulsion que vient de connaître la coopération entre l'Algérie et la Russie, qui veulent harmoniser leurs relations dans le domaine de l'énergie. L'axe Alger-Moscou est mal vu. Serait-il devenu l'axe du mal pour l'Europe du gaz? Le commissaire européen à l'Energie, Andris Pielbags est «inquiet». Préoccupé par l'accord passé entre Alger et Moscou sur le gaz, il demande aux deux capitales algérienne et russe, de s'expliquer sur leurs intentions et leurs conséquences pour les consommateurs européens. Le chassé-croisé et le ballet diplomatique des chefs de gouvernement européens qui se sont succédé à Alger n'ont apparemment pas suffi à faire baisser la fièvre qui s'est emparée des capitales européennes. «La soupçonnite» s'est bel et bien installée. Les visites du commissaire européen à l'Energie, Andris Pielbags, du chef du gouvernement espagnol José Luis Zapatero, du président du conseil italien, Romano Prodi, venus s'enquérir des intentions des deux partenaires, algérien et russe, n'ont pas estompé tous les doutes. C'est que les compagnies russe Gazprom et algérienne, Sonatrach, se trouvent être avec la Norvège, les principaux fournisseurs de l'Union européenne en gaz. Gazprom et Sonatrach font peur. L'émergence d'un «cartel du gaz», à l'image de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, Opep, est redoutée à plus d'un titre. Les prix, qui pourraient s'envoler, verraient les espoirs européens, qui ont trouvé la parade au pétrole en optant pour la carte du gaz, partir en fumée. Depuis Davos, en Suisse, le vice-président du géant gazier russe Gazprom, Alexandre Medvedev, a tenu à rassurer les pays de l'Union européenne en écartant toute idée de création d'un cartel du gaz avec son partenaire algérien.