Au cours de sa visite à Alger, le ministre russe posera la première pierre d'un partenariat stratégique. La Russie et l'Algérie sont plus que jamais prêtes à coopérer. Après avoir affiché leur intention à former un axe stratégique, elles passent enfin au concret. Un mémorandum d'entente en matière de coopération énergétique sera signé aujourd'hui à Alger. Cet accord forme, en effet, le principal objectif de la visite qu'effectue le ministre russe de l'Industrie et de l'Energie, M.Victor Khristenko à Alger. Ce dernier va jeter avec le département de M.Khelil les bases d'un partenariat stratégique tant attendu. L'alliance algéro-russe va permettre la naissance d'un véritable front énergétique sur le marché européen. Les deux grands producteurs de gaz naturel ont nettement compris que le facteur énergétique est devenu l'enjeu du siècle. C'est ce qui explique, d'ailleurs, l'intérêt des compagnies russes à établir davantage de partenariats avec l'Algérie. De responsables de grandes compagnies se sont déplacés avec le ministre, et ce, en quête de partenariat. Pour rappel, un mémorandum a déjà été signé, l'année écoulée, entre la compagnie russe Gazprom et Sonatrach. L'accord qui devrait être signé cette fois-ci promet d'ouvrir de grandes portes devant notre pays qui ambitionne d'être le second fournisseur stratégique de l'Europe. Avec des réserves prouvées de 4550 milliards de m3, l'Algérie est le deuxième producteur de gaz naturel en Afrique après le Nigeria. En plus, et selon les prévisions, la production de gaz atteindra les 100 milliards de m3 à l'horizon 2010. Jouissant de telles capacités, l'Algérie va, à travers également la réalisation des deux gazoducs, renforcer largement sa présence dans un marché en croissance constante. Ce partenariat, qui s'annonce très positif pour l'Algérie, est cependant mal vu par nos voisins européens. La visite du ministre russe suscite, d'ores et déjà, de vives inquiétudes. Même si Alger et Moscou écartent totalement l'idée de la création d'un cartel du gaz, il n'en demeure pas moins que l'Europe craint toujours d'être prise en otage. L'idée de «l'Opep du gaz» restera donc présente dans les esprits. La seule manière de rassurer les Européens serait, en fait, qu'il n'y ait aucune forme de coopération possible entre l'Algérie et la Russie, ce qui serait une exigence exorbitante à tout point de vue. Or, la Russie ne compte pas lâcher le morceau et désire renforcer davantage sa relation avec l'Algérie. A l'issue d'un entretien qu'il a eu, hier, avec le ministre de l'Energie, M.Chakib Khelil, le ministre russe a déclaré: «Notre objectif principal est de développer la coopération bilatérale dans tous les domaines énergétiques allant de l'exploration, exploitation jusqu'au transport et la commercialisation.» Pour sa part, le ministre, Chakib Khelil, a affirmé que cette première visite du ministre russe vise à développer les opportunités de coopération existantes, notamment dans l'exploration à travers le développement d'un gisement gazier (découvert par les sociétés russes Rosneft-Stroytransgas) et l'échange des expériences et le renforcement du partenariat entre Sonatrach et Gazprom. L'autorisation du développement de ce gisement, dit-il, sera donnée le plus tôt possible en estimant que ce projet nécessitait un investissement allant de 3 à 4 milliards de dollars.