Après la rencontre, le président Hannachi a été particulièrement sévère à l'encontre de son entraîneur. La JS Kayblie a débuté son aventure africaine de la Champion's League, par une victoire, vendredi soir, au stade du 5-Juillet, face au représentant de la Guinée Bissau, le FC Os Balantas (3-1). Il y a lieu de se demander si ce succès par deux buts d'écart sera suffisant à l'équipe de la Kabylie pour se qualifier au prochain tour. Si l'équipe guinéenne n'avait pas inscrit son but, la JSK aurait abordé le match retour plus ou moins à l'aise. Mais là, les données changent et les Guinéens ont des raisons de croire en leur bonne étoile pour le match retour. Des Guinéens sont remis en selle par ce but, alors qu'ils étaient à deux doigts de sombrer. Pourtant, de l'avis de tous les observateurs, la JSK avait la possibilité de tuer le match dès la première mi-temps au cours de laquelle elle s'est créée, au minimum, cinq nettes occasions de but indiscutables. Dès le coup d'envoi donné par l'arbitre égyptien, Yasser Abderaouf Abdelaziz, les Canaris ont annoncé la couleur. Avec un jeu très offensif, rapide et collectif orchestré par la nouvelle recrue du mercato, Ali Bendebka, les joueurs de Aït Djoudi ont cherché à prendre l'adversaire à froid. D'ailleurs, après à peine une minute de jeu, la barre transversale du but guinéen a été sollicitée pour renvoyer un essai de Hemani. Lors de la première mi-temps, les coéquipiers de Zafour se sont créé des occasions en cascade. Malheureusement, elles ont presque toutes été ratées par manque de concentration ou de chance mais aussi par un abus d'égoïsme de la part de certains attaquants algériens. Une chose est sûre, si par malheur la JSK venait à se faire éliminer dans ce tour préliminaire, elle pourra se dire que c'est à Alger qu'elle a consommé sa disqualification face à un adversaire qui ne possède aucune carte de visite à l'échelle africaine. On ajoutera qu'à son manque d'expérience dans ce genre de confrontation, la formation guinéenne a montré qu'elle était très limitée sur le plan technique. D'ailleurs, connaissant bien le niveau réel de son équipe, l'entraîneur de Balantas, Sanha Bacari, avait avoué à la presse avant le match: «Honnêtement, je ne suis pas là pour battre la JSK et gagner la Coupe d'Afrique». Mais le résultat final de la rencontre lui a fait changer d'opinion. «Certes, mon équipe est jeune et elle manque d'expérience, mais je pense qu'au match retour elle est en mesure de gagner,» a-t-il déclaré. Par conséquent, en cas d'élimination dans 15 jours, les Canaris n'auront qu'à s'en prendre à eux-mêmes et ils pourront se dire qu'ils n'ont pas retenu l'amère leçon d'il y a deux ans lorsqu'ils avaient été sortis d'entrée de jeu par les Guinéens du Fello Star. Pour le match de ce vendredi, l'effectif qui a été aligné a surpris plus d'un observateur, notamment la non-convocation de Hamlaoui. L'un des premiers qui n'a rien compris à cette situation a été le président Moh Cherif Hannachi. Très déçu, celui-ci a déclaré après le match: «Je n'ai rien compris dans le choix de l'effectif d'aujourd'hui.» De son côté Aït Djoudi explique que «vu le nombre de matches que nous avons disputés en une semaine, j'ai jugé que l'équipe avait besoin de sang neuf. C'est ce qui m'a poussé à prendre ce risque». Hannachi se montre, lui, catégorique: «On peut, à la rigueur, changer un joueur, voire deux, mais pas la moité de l'équipe. Je ne comprends pas la non-titularisation de Dabo, Wassiou, Herkat et surtout la non-convocation de Hamlaoui.» Et d'y aller d'un autre critique: «J'ai passé la moitié de ma vie dans les compétitions africaines. Je n'ai jamais vu ce scénario». Concernant le match retour, le coach de la JSK a déclaré: «Il faut d'abord positiver le score d'aujourd'hui (vendredi, Ndlr). Nous allons préparer sérieusement ce match. Je pense qu'on est largement supérieur à cette équipe de Balantas. Je suis confiant et optimiste pour la seconde manche.» Hannachi ne voit pas les choses sous le même angle: «Certes, on a un avantage de deux buts, mais si on perd par deux à zéro, on sera éliminé. On va, donc, se déplacer en Guinée Bissau avec la peur au ventre. On aurait pu se passer d'un tel scénario.» Ces deux visions divergentes du président et de son entraîneur, ont été interprétées par les reporters de la presse nationale présents au stade du 5-Juillet comme un début de désaccord entre les deux hommes.