La plupart des partis politiques ont exprimé leur satisfaction à l'issue des discussions avec le Président de la République, M.Bouteflika, mercredi dernier, et qui ont porté sur la situation politique du pays, mais aussi sur l'organisation des prochaines législatives. Pour l'ensemble des partis, c'est avant tout un signe avant-coureur de bonne volonté du pouvoir pour garantir la bonne organisation de ces législatives, mais aussi mettre un terme aux problèmes en souffrance, à commencer par la crise en Kabylie. C'est d'ailleurs, ce dernier sujet qui a capté l'intérêt des partis politiques participants et qui les a incités à participer à ces rencontres de concertations avec le Président de la République. Pour le FLN, M.Benflis s'est déclaré satisfait de la rencontre et a indiqué que le Président lui a annoncé la tenue prochaine d'une rencontre avec les représentants du mouvement des ârchs au cours de laquelle des mesures susceptibles de permettre le retour au calme dans la région seront prises. De son côté, le RND, par le biais de son SG M.Ouyahia, a fait part de sa satisfaction devant les efforts de l'Etat dans la recherche d'une solution à la douloureuse crise vécue en Kabylie et cel, en faveur du dialogue engagé avec les ârchs. Le RCD, qui demeure toujours très sensible aux propositions faites sur la Kabylie, estime, quant à lui, qu'il est nécessaire que le chef de l'Etat prenne des mesures dans le sens de l'institutionnalisation de tamazight et de la satisfaction des droits des familles des victimes de cette région. Une revendication partagée également par le Parti des travailleurs de Louisa Hanoune qui a fait part, à M.Bouteflika, de son point de vue à l'égard de toutes les crises vécues par l'Algérie. Par ailleurs, le mouvement El-Islah de Djaballah, qui participe à sa première rencontre avec le chef de l'Etat, estime que le dialogue engagé par le gouvernement avec les ârchs reste l'unique moyen civilisationnel pour traiter l'ensemble des questions concernant les citoyens. Les élections législatives ont été l'autre sujet abordé par les responsables des principaux partis et qui insistaient sur les conditions offertes par le pouvoir pour garantir le bon déroulement des élections. A ce propos, le MSP considère que ces élections assureront la justice entre les citoyens de manière transparente et équitable et ce, afin de garantir la stabilité et une pratique démocratique intègre. Une vision partagée par le mouvement Ennahda d'Adami qui a recommandé que ces élections soient «libres et régulières afin qu'elles consacrent le développement du pays sur tous les plans». Pour le PT, en revanche «la paix reste la seule garantie pour donner à ces élections un sens démocratique réel». Le RND, par ailleurs, saisit cette occasion pour insister sur le respect des délais des échéances électorales considérant que c'est le seul moyen pour le pays de se mettre à l'abri de secousses et de nouvelles crises politiques. Le RND d'Ahmed Ouyahia, qui a célébré le cinquième anniversaire de sa création, a déclaré, à propos du volet sécuritaire, qu'il faut libérer toutes les énergies nationales pour affronter les véritables problèmes que sont l'éradication du terrorisme et la réussite du processus de développement économique et social. Quant au MSP de Mahfoud Nahnah on estime que l'Algérie s'oriente vers plus de sécurité et de démocratie et que les prochaines étapes seront marquées par l'amélioration du climat sécuritaire. Au-delà du caractère protocolaire que peuvent englober ces rencontres avec les différents chefs de partis politiques, ces rencontres sont surtout l'amorce d'un dialogue franc entre une classe politique souvent déchirée et confrontée à la réalité du terrain et un pouvoir toujours en attente des bonnes occasions pour réagir. Le Président de la République, qui a surpris les observateurs avec cette démarche et cette note d'intention pour la classe politique, ne s'est pas contenté de discuter avec les partis de la coalition gouvernementale puisqu'il a invité toutes les forces vives de la nation y compris celles de l'opposition. C'est le cas notamment d'El-Islah de Djababllah qui a répondu favorablement à l'invitation de la présidence. Ce que le FFS a refusé, considérant que les contours et les objets de ces consultations ne sont pas connus. Une action de plus pour un parti qui préféré encore «la politique de la chaise vide» à celle de la raison et du dialogue. M.Bouteflika avait même rencontré M.Fkair, président du groupe parlementaire des indépendants ainsi que le premier responsable du parti républicain progressiste, le PRP, de M.Driss Khodeir et ce afin de débattre les questions importantes de la scène politique algérienne. On notera, enfin l'absence inexpliquée à ces discussions du PRA et de l'ANR, qui demeurent toujours membres de la coalition gouvernementale.