Plusieurs participants parmi les représentants des partis politiques et des personnalités nationales ont réagi à chaud, quant aux décisions annoncées par le Président Bouteflika. Le porte-parole du Parti des travailleurs, Mme Louisa Hanoune a estimé que M.Bouteflika a créé «un fait historique d'une grande profondeur». Selon elle, «il est plus qu'important que de telles décisions soient prises à la veille des élections législatives», car, explique-t-elle, «cela permettra d'abord de panser les blessures de la Kabylie», mais aussi, estime Mme Hanoune «de donner naissance au calme nécessaire pour le rendez-vous politique prochain». La responsable du PT s'est dit «partager les décisions du Président par rapport aux sanctions des gendarmes et d'autres responsables du drame de la Kabylie». Cependant, dans le volet économique, elle a fait savoir qu'il ne s'agit, pour le moment, que «de bonnes intentions, ce que les citoyens attendent ce sont des faits». Le numéro 2 du MSP, M. Mokri, plus réticent, a fait remarquer que «les décisions du Président sont discutables» par rapport à la constitutionnalisation de tamazight. «Il aurait fallu passer par des procédures constitutionnelles», affirme-t-il, en précisant que le parti discutera tout prochainement ce discours et rendra publiques ses positions officielles. De son côté, le patron du MRN, M.Djaballah, a prévu que «des partis qui veulent d'autres finalités par la plate-forme vont rebondir». Selon les prévisions de Djaballah, «ces partis seront sans doute contre ces décisions du Président». Il dira en outre que «les résolutions contenues dans ce discours peuvent ramener le calme en Kabylie». Enfin, l'ancienne militante du RCD, Mme Khalida Messaoudi a été très favorable au discours du chef de l'Etat. «C'est une première dans toute l'histoire du pays», dira-t-elle. Et d'ajouter: «Bouteflika vient de faire ce qui devait l'être depuis des années». Sur le même ton, Khalida Messaoudi enchaînera: «Les décisions prises par le Président changeront l'ordre des choses en Algérie et auront des répercussions sur l'Afrique du Nord qui est amazighe». Par ailleurs, le porte-parole des délégués de Kabylie ayant participé au dialogue, M.Aïssa Arab, a exprimé sa satisfaction quant aux décisions du Président de la République concernant la prise en charge de la langue amazighe et des revendications de la plate-forme d'El Kseur. «Les décisions contenues dans le discours du Président de la République sont capitales et répondent aux revendications des délégués des ârchs», a indiqué M.Arab en ajoutant qu'en prenant en charge le traitement de la question amazighe, le Président a été à la hauteur et est entré dans l'Histoire par la grande porte. De son côté, M.Ali Zamoum, personnalité nationale et moudjahid, a estimé que le Président Bouteflika a pris «des décisions courageuses qui demandent à être appliquées». Il a poursuivi en déclarant que ces décisions sont à même «d'apaiser quelque peu la situation prévalant en Kabylie, à condition qu'elles soient mises en oeuvre». Il a ajouté que «l'application de ces mesures se doit d'être contrôlée par la population et avoir un calendrier précis». Zamoum a conclu que «le peuple aujourd'hui ne se satisfait que de choses concrètes».