La plupart des leaders des partis politiques, qui ont été reçus mercredi par le Président de la République, ont exprimé, à l'issue des consultations, un certain optimisme à l'égard notamment de la situation en Kabylie. Le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND) a fait part, concernant cette question, de sa «satisfaction devant les efforts de l'Etat dans la recherche d'une solution à la douloureuse crise» vécue dans la région, à la faveur du dialogue engagé avec le mouvement des ârchs. De son côté, le secrétaire général du Front de libération nationale (FLN) a réitéré «l'attachement de son parti au dialogue et à la concertation politiques». L'artisan du dialogue avec les ârchs dialoguistes, au nom du chef de l'Etat, a révélé à ce titre que Bouteflika prendra des mesures susceptibles de résoudre, une fois pour toutes, la crise que connaît la région. Toujours à propos de dialogue, le leader du Mouvement de la réforme national (MRN), M.Abdallah Djaballah, a relevé, sans évoquer la crise de Kabylie, qu'il reste «l'unique moyen civilisationnel pour traiter l'ensemble des questions qui concernent les citoyens». Le même état d'esprit transparaît dans les déclarations de M.Nourredine Fekaier, président du groupe des indépendants, qui a salué la démarche du chef de l'Etat qui se base, a-t-il souligné, «sur le dialogue et la concertation comme règle et moyen pour tout ce qui concerne la nation». Plus prudent que ses paires, le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Mahfoud Nahnah, a fait remarquer que «les mutations qui attendent le pays ne peuvent se réaliser qu'au travers d'une plus grande pratique démocratique, pour que l'on ne puisse plus transgresser les réalités nationales, la Constitution, l'autorité de l'Etat et l'unité nationale». Suffisamment soucieux des prochaines consultations électorales, M.Nahnah a également appelé «tous ceux qui se sentent concernés par la sortie définitive du pays de la période de transition à participer aux prochaines élections». En revanche, le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), M.Saïd Sadi, a affirmé qu'il avait fait part au Président Bouteflika «du point de vue de son parti à l'égard de toutes les crises vécues par l'Algérie, tant en Kabylie que sur le plan social». Il a mis l'accent, dira-t-il, sur «la nécessité pour chaque partie d'assumer ses responsabilités», car, a-t-il estimé, «l'entêtement et le fait de se dérober de la responsabilité ne sauraient être dans l'intérêt du pays». D'autres partis, sans évoquer clairement le dialogue, se sont limités à faire part de leur vision de la question à l'image du porte-parole du Parti des travailleurs (PT), Mme Louisa Hanoune, qui a estimé nécessaire que «le chef de l'Etat prenne des mesures dans le sens de l'institutionnalisation de tamazight et de la satisfaction des droits des familles des victimes dans cette région». Contrairement aux autres formations politiques, le FFS, qui a refusé l'invitation du Président, s'est contenté de rappeler qu'il a adressé, il y a quelques mois au chef de l'Etat un «mémorandum pour une transition démocratique», une proposition de sortie de crise qui est, selon lui, «susceptible, aujourd'hui plus que jamais, de favoriser la construction de l'Etat et de la nation sur des bases démocratiques et modernes». Aucune solution ne peut être envisagée sans la prise de «mesures urgentes» à même de créer «un climat favorable à l'ouverture d'un dialogue», estime le parti. «Les cadres, les partenaires et les objectifs de tout dialogue doivent être définis d'un commun accord», ajoute le FFS qui propose l'élaboration d'une «charte politique» sous la forme d'un engagement des différents acteurs pour «le respect des libertés fondamentales, individuelles et collectives, le respect et la défense des droits de l'Homme, le respect des pluralismes politique, culturel, linguistique et confessionnel, la non-utilisation de la religion à des fins politiques et le rejet de la violence comme moyen d'expression politique».