Elle fait obligation aux entreprises et organismes publics de déposer leur argent au Trésor public. Le procès de l'affaire Khalifa, entamé le 8 janvier dernier, est entré dans une phase cruciale en abordant un autre dossier aussi important et aussi volumineux, celui des dépôts faramineux émanant d'entreprises et organismes publics, qui ont été à l'origine de l'éclosion de l'empire Khalifa. A contrario, ce dernier n'aurait pu arriver en si peu de temps à fabriquer une solide réputation et une envolée spectaculaire s'il n'y avait pas ces dépôts, souvent constitués de l'argent du contribuable et des cotisations de simples fonctionnaires. Tous les débats concourent pour clarifier la situation et situer les responsabilités. Là où le bât blesse, c'est que les choses ne sont pas si claires car chacun veut mettre les atouts de son côté. Pour la présidente du tribunal et le procureur général, cela coule de source. Il y a la loi et rien que la loi en s'accrochant avec force détails et une conception «bornée» de la circulaire ministérielle d'application de la loi de finances 2000 faisant obligation aux entreprises et organismes publics de déposer leur argent au Trésor public, c'est-à-dire même pas dans les banques publiques. A travers ce prisme, les magistrats veulent maintenir le débat. Alors on comprend la sévérité et les craintes de lourdes peines qui pèsent sur les accusés appelés à passer à la barre pour s'expliquer sur leurs décisions. Les autres arguments semblent ne pas trop valoir car personnes n'est censé ignoré la loi qui est au-dessus de tous et qui doit être appliquée dans toute sa rigueur, surtout s'il y a des largesses manifestes et des contreparties alléchantes. Pour les déposants dont des Opgi, des Caisses d'assurances, il y a deux catégories. Ceux ayant une honnêteté à toute épreuve connus pour être des cadres dévoués et compétents, qui ont accepté de déposer l'argent, parfois colossal pour certains, en étant attirés par des propositions strictement économiques encouragés par la conjoncture d'ouverture de l'époque. Leur point faible et leur talon d'Achille, est qu' ils ont péché toutefois par ignorance de cette fameuse circulaire, due à un problème d'interprétation des textes, d'information et de communication. De même, il leur est reproché d'avoir mal calculé le risque Khalifa, camouflé par une fausse notoriété et une crédibilité montante mais trompeuse. Malheureusement, il y a les autres qui se caractérisent par la confusion et le doute. Ils doivent être traités au cas par cas pour distinguer les vrais fauteurs de ceux qui ont été manipulés et ceux qui ont été entraînés à leur insu. Il y a eu ces fameuses cartes de séjour gratuit dans le centre de thalassothérapie de Sidi Fredj, les cartes de voyage à bord de Khalifa Airways et des crédits avantageux importants. Le rapport renferme 39 cartes de séjour pour les soins au centre de Thalasso pour autant de directeurs généraux. Pour bien traiter le dossier des dépôts, la magistrate a également fait venir les témoins. La journée du jeudi a été caractérisée par la présence, notamment, de deux ex-directeurs généraux, exerçant au niveau des filiales de la Sonatrach. Ces deux responsables, en l'occurrence Tazart Akli, directeur général de la GCB, une filiale de la compagnie nationale des hydrocarbures, spécialisée dans le génie civil et le bâtiment, et Laouadi Mohamed, ex-directeur général de l'Entreprise nationale de travaux aux puits (Entp). La venue de ces deux responsables se voulait être une explication relative au dépôt ou à la tentative de dépôt par ces deux importantes entreprises au niveau de Khalifa Bank, du fait que le premier s'était rétracté suite à des conseils sur le risque de Khalifa, à l'opposé du second qui a été charmé par les propositions de la banque et ceci sans se référer à la circulaire, mais en évaluant les critères économiques arguant du fait que les SPA n'étaient pas concernées par la circulaire. Pour le premier, soit le directeur général de la GCB, une entreprise qui finalement, n'a pas connu le dépôt au niveau de la banque d'El Khalifa, il a déclaré que ce sont les responsables de la société mère qui l'ont déconseillé à avancer dans cette direction à la dernière minute sans pour autant aborder la circulaire. Ce n'est pas le cas pour les autres qui doivent être auditionnés aujourd'hui. Les débats attendus vont permettre de clarifier les choses. Par ailleurs, l'ex-directeur de l'agence d'El Khalifa des Abattoirs, Soualmi Hocine, accusé de vol qualifié et d'association de malfaiteurs celui-ci a nié jeudi l'existence de trou au niveau de son agence affirmant que le déficit n'a été constaté qu'après la nomination de l'administrateur.