Le volume des échanges commerciaux entre l'Algérie et la Chine a atteint un peu plus de 2 milliards de dollars en 2006. Le président chinois Hu Jintao, actuellement en tournée en Afrique, sera probablement en Algérie dans les tout prochains jours si son agenda est respecté, nous a affirmé hier une source diplomatique chinoise à Alger. La percée chinoise en Afrique a été exceptionnelle ces dernières années, et elle s'apprête à conquérir l'espace maghrébin. L'implantation des entreprises chinoises en Algérie a débuté en 2000, suivie par un flux «effrayant» de travailleurs chinois, notamment dans le domaine du bâtiment, ce qui avait mis à mal la Centrale syndicale. Au cours de ces 50 dernières années, la Chine a en effet établi une coopération dans le domaine de l'éducation avec 50 pays africains. Cette coopération a aussi été élargie, partant initialement d'un échange d'étudiants à une coopération actuelle à tous les niveaux, couvrant des champs et des domaines variés, a indiqué Li Baoping, secrétaire générale de l'Académie chinoise de l'histoire africaine. Le président Hu Jintao effectue, actuellement, une visite qui le mène du Cameroun, au Libéria, Soudan, Zambie, Namibie, Afrique du Sud, Mozambique et les Seychelles. Avec l'Algérie, la nouveauté en 2006 a concerné la coopération dans le domaine militaire et de l'armement. En août dernier, le vice-président du comité militaire central chinois, Tcho Tsaï Ho, avait insisté devant le général major Ahmed Gaïd Salah, que la Chine et l'Algérie «vont oeuvrer ensemble pour propulser les relations militaires entre elles». Le responsable militaire chinois, qui s'était entretenu à huis clos avec le chef d'état-major de l'ANP, en visite à Pékin le 13 août 2006, a qualifié les futures relations militaires entre les deux pays de «stratégiques». Pour les observateurs, les ressources énergétiques algériennes sont un point de fixation de Pékin, qui cherche à perpétuer une longue tradition de coopération et de partenariat avec un pays jugé «sérieux» et mesuré dans sa politique étrangère. La Chine est le premier pays non arabe à avoir reconnu le gouvernement provisoire de l'Algérie, fondé en septembre 1958. Le 20 décembre de la même année, les deux pays ont établi des relations diplomatiques. Après l'indépendance de l'Algérie en 1962, les relations amicales se sont développées sans cesse entre les deux pays, et l'Algérie a apporté une importante contribution au rétablissement de la Chine dans son siège légitime aux Nations unies. Après la fin de la guerre froide, l'Algérie a soutenu la Chine sur les questions des droits de l'homme et de Taïwan. En exerçant la présidence de l'Organisation de l'Unité africaine en 1999-2000, l'Algérie a apporté un concours efficace à la préparation du Forum Chine-Afrique sur la coopération, ce qui a assuré sa tenue à Beijing, en octobre 2006, comme prévu. Après l'établissement de leurs relations diplomatiques, les contacts politiques n'ont jamais été interrompus entre les deux pays. Le changement de gouvernement en Algérie et la modification de la direction suprême en Chine ont toujours été suivis d'importants contacts bilatéraux.