L'Expression: La politique étrangère de M.George Walker Bush ne fait pas consensus parmi la classe politique et les citoyens américains. Les républicains ont relégué au second rang les affaires intérieures. Quelle est votre opinion? Sharon Weston Broom: Je pense que jusqu'à une date récente il y'avait un accord entre les républicains et les démocrates sur la politique étrangère. Mais nous assistons ces derniers mois à une nouvelle orientation dans les deux camps, qui a pour objectif de changer la trajectoire des initiatives ayant trait à la politique extérieure. C'est la nouvelle vision qui fait débat actuellement aux Etat- Unis. Comment expliquez-vous la montée spectaculaire des démocrates lors des dernières élections? Vous savez aucun parti n'est infaillible. Les électeurs américains ont opté pour le plan A qui a prouvé son échec. Ils ont décidé de choisir le plan B qu'ils croiraient plus efficace. Les élections du Congrès ont démontré le degré de frustration des Américains envers leur dirigeant. Le message est sans ambages, les Américains veulent un changement. La stratégie des new conservateurs, a conduit au pire la politique extérieure américaine. Ces répercussions menaceraient même la stabilité intérieure des USA. Les attentats du 11 décembre en sont la preuve, estiment les observateurs... Je pense que tous les Américains sont d'accord aujourd'hui sur le principe d'opérer une nouvelle stratégie. Je suis en tant qu'élue locale de l'Etat de Louisiane, plus consciente de cette réalité que les congressistes qui souvent ne sont pas en rapport direct avec les gens.. Cette nouvelle stratégie se traduira-t-elle par un retrait des forces militaires américaines de l'Irak, par exemple? Cette nouvelle orientation a-telle une chance d'aboutir sachant que le président américain Bush a pris de court tout son monde en présentant le 10 janvier sa stratégie en Irak qui se base sur le déploiement de 21 500 hommes? Effectivement, l'envoi de troupes américaines en Irak est une source de préoccupation aux USA. Nous les Américains, nous n'avons pas une histoire coloniale. Nous nous sommes retirés de l'Europe neuf mois après la Seconde Guerre mondiale. Les troupes américaines doivent quitter l'Irak. Ce n'est pas la sénatrice démocrate qui dit cela, mais c'est le sentiment qui règne dans mon pays. Le changement est inéluctable. Et le consensus est plus que jamais établi. Les Etats-Unis ont-ils échoué en Irak? (La sénatrice refuse de répondre). Avant de résoudre la crise en Irak, les Etats-Unis ouvrent un autre front de confrontation avec l'Iran, accusé de développer un programme nucléaire à des fins militaires. Concernant l'Iran, je pense qu'il faut bien réfléchir. Peser le pour et le contre avant de prendre la moindre position. Quelle est votre marge de manoeuvre en votre qualité d'élue locale et membre du parti démocrate, pour imposer ce consensus et convaincre le département d'Etat à bien mûrir ses décisions? Les législateurs d'Etat ont leur niveau de responsabilité qu'ils assument pleinement. Nous avons nos propres opinions que nous puisons de notre contact avec les électeurs. Ce sont des opinions personnelles qui ne sauraient guider la politique étrangère qui demeure sous la responsabilité du département d'Etat. Le président américain et le Congrès sont souverains et responsables devant le peuple des décisions prises. L'accession au pouvoir du Hamas a isolé les Palestiniens sur le plan international. Les Américains conditionnent la levée de l'embargo à la reconnaissance par ce parti de l'Etat d'Israël. Comment voyez-vous la sortie de crise. (La sénatrice ne fournit aucune réponse). Quelles sont les chances des démocrates aux présidentielles de 2008? Ils remporteront cette course, bien sûr.