Les militants de France réitèrent «la nécessité d'une approche rationnelle dans le règlement des questions en suspens». L'onde de choc de la protesta du parti en Algérie a fortement secoué les militants FFS de l'émigration. Le conseil national du FFS-Ile de France, réuni la semaine écoulée, a estimé que leur formation est dans un bourbier par manque de transparence de leur direction nationale. Pour la première fois peut-être, le président du parti, en l'occurrence Hocine Aït Ahmed, fait l'objet de violentes critiques et se voit accusé par sa base de pratiquer «l'autoritarisme». Dans une lettre interne, les militants appellent la direction nationale: «afin qu'elle reconsidère sa démarche autoritaire qui a montré toutes ses limites». En réponse à la lettre d'Aït Ahmed au parti après les incidents survenus au siège national, les militants de France réitèrent «la nécessité d'une approche rationnelle des questions en suspens, dans un cadre légal et respectueux des principes ayant présidé à la fondation du FFS». Le message du président aux membres du conseil national réunis à Zéralda, ne s'inscrit pas malheureusement dans une telle optique. Les graves allégations «élus locaux traités de corrompus, des militants qualifiés d'escrocs», ont jeté un trouble au sein de la base militante ainsi que parmi les sympathisants du FFS. Le document interne rappelle, également, que la direction nationale aurait dû s'en tenir aux instances statutaires du parti pour régler la crise, au lieu de faire dans «la confusion des pouvoirs» et procéder aux exclusions, radiations et à la dissolution de structures organiques en violation des statuts. Pour les militants de l'immigration, «l'impasse est totale» à présent. Ils se disent choqués par les situations de violence qui ont eu lieu dans le parti, en référence à l'évacuation musclée des élus et responsables venus occuper il y a quelques mois les locaux du siège national à Alger pour protester justement contre l'arbitraire de leur exclusion et leurs radiations. C'est en désespoir de cause que les militants de l'émigration lancent leur appel. En effet, le conseil national est resté sourd à leurs précédentes propositions, notamment un audit du parti et des mesures d'apaisement pour renouer le dialogue et désamorcer la protesta. Pire, la protesta semble, selon les militants d'Ile-de France, servir à étouffer «des voix qui, de longue date, exigent un échéancier des rendez-vous statutaires, l'instauration d'une démocratie interne effective, la participation des militants à la décision politique...». Aït Ahmed sera t-il sensible à leur appel? Les militants attendent en tout cas un signe pour les rassurer sur le devenir de leur parti.