La Fédération algérienne d'athlétisme devrait connaître aujourd'hui l'équipe qui est appelée à la diriger jusqu'en 2008. On aurait voulu dire que le feuilleton se termine, mais la réalité oblige à se poser des questions sur la manière dont il a été organisé puisqu'il se confirme que l'élection à la présidence de cette instance aura lieu avec un seul candidat. Pour aboutir à ce piètre scénario, certains ne se sont pas privés d'affirmer qu'il a été fait application de la réglementation. Ces «certains», là trouvent aujourd'hui de la valeur et de la compétence à M.Si Mohamed Djamel, l'organisateur des élections, après l'avoir descendu en flammes à la suite de la fameuse suspension prononcée par l'Iaaf à l'encontre de la FAA. Qu'ils ne soient pas dupes, M.Si Mohamed sait pertinemment que la réglementation a été loin d'être respectée dans cette affaire. Même la feuille de route de l'Iaaf pour la conduite de ces élections a été mise aux oubliettes. Ce document indique bien que l'ex-président de la FAA, M.Toufik Chaouch Teyara doit être réhabilité. En foi de quoi, il pouvait prétendre se représenter à la présidence de l'instance. Or, on a rejeté sa candidature sous prétexte que l'AG élective n'avait été reportée que pour permettre à ceux qui étaient déjà candidats de compléter leurs dossiers. Ce qui va à l'encontre des statuts de l'instance qui disent bien que tout candidat a le droit de postuler huit jours avant les élections. En outre, le jour du report de l'AG, Si Mohamed Djamel avait annoncé que les listes seraient rouvertes. Pourquoi, donc, ce stratagème si ce n'est que pour empêcher un favori à l'élection à la présidence? On peut en dire autant de la candidature de Amar Brahmia, qui a secoué le cocotier mais dont la candidature a été rejetée pour les mêmes motifs que celle de Chaouch Teyara. A leur suite, Hachemi Abdenouz a été éconduit alors que lui avait déposé sa candidature dans les temps. Un Abdenouz auquel on a tiré un texte indiquant qu'il fallait avoir le niveau universitaire pour prétendre devenir président d'une fédération sportive. Convenons qu'il s'agit là d'une décision qu'il fallait bien imposer mais on ne manquera pas de répéter qu'il est curieux que le texte ne soit appliqué que pour l'athlétisme alors que dernièrement, on l'a ignoré pour d'autres fédérations sportives. Comme on a ignoré de demander à tous les candidats de toutes les fédérations sportives s'ils avaient, au moins, le baccalauréat, sésame pour embrasser une carrière universitaire. Le respect de la réglementation, comme le clament certains hérauts, c'est aussi l'application d'un texte pour tout le monde et non pour un seulement. C'est aussi l'application de toutes les dispositions d'un décret comme le 05-405 qui indique qu'un champion du monde n'a pas à faire valoir un niveau universitaire pour postuler à la présidence d'une fédération sportive. C'est écrit «champion du monde» sans aucune précision, ce qui veut dire que le titre mondial militaire remporté par Abdenouz entre en ligne de compte. Mais on a voulu qu'il n'y ait qu'un candidat avec une élection verrouillée et on a obtenu gain de cause. L'athlétisme algérien en sortira-t-il grandi? Seul l'avenir nous le dira, mais l'histoire retiendra qu'en 2007, il a bien fallu jongler pour parvenir au triste scénario qui nous est servi aujourd'hui.