Amar Bouras va devoir attirer vers lui toutes les personnes qui ne lui sont pas acquises. La Fédération algérienne d'athlétisme a, depuis ce jeudi, une nouvelle équipe dirigeante que préside M.Amar Bouras. L'élection de ce dernier était prévisible puisqu'il se trouvait être le seul et unique candidat pour la présidence de la FAA. Avec un terrain aussi dégagé, il aurait fallu un extraordinaire renversement de situation pour qu'il ne passe pas. Celui qui devait se présenter comme son rival, Hachemi Abdenouz, a été écarté parce que ne répondant pas aux critères du niveau universitaire requis pour postuler à la présidence d'une fédération sportive. On applique une disposition réglementaire mais on met de côté une autre qui stipule qu'un champion du monde (ce qu'est Abdenouz) n'a pas à avoir de niveau universitaire pour se porter candidat à un tel poste. Le texte en question indique seulement, champion du monde, sans préciser de quelle catégorie, ce qui fait que le titre mondial militaire conquis par Abdenouz aurait dû être pris en compte. Par ailleurs, et on l'a déjà noté, il est anormal que pour l'athlétisme on impose un arrêté qui a été superbement ignoré pour d'autres fédérations sportives qui ont, récemment renouvelé leurs équipes dirigeantes. On pense notamment à la FA de handball, de l'escrime, de l'haltérophilie, de la boxe et celle du handisport. Pour l'équité, il est bon de faire connaître le cursus universitaire des présidents de ces fédérations sportives. Pour revenir à l'athlétisme, en dépit du fait qu'il se présentait seul, Amar Bouras a été loin de faire l'unanimité. Sur les 120 membres que compte l'AG, 108 étaient présents jeudi. Et sur ces 108 voix, il n'en a obtenu que 63. Dans ce genre de scrutin lorsqu'on est seul sur le bateau, on devrait faire carton plein et avoir au moins 90% des voix. Or là, Bouras fait valoir à peu près 58% des suffrages. Si on ajoute les 12 membres qui étaient absents à l'AG de jeudi, des membres parmi lesquels il devrait certainement y avoir des gens qui ne lui sont pas acquis, cela fait trop de monde. Bouras va devoir attirer vers lui toutes ces personnes ce qui n'est pas une mince affaire. Des gens parmi lesquels les dirigeants du Mouloudia d'Alger, qui est le plus grand pourvoyeur d'athlètes à l'équipe nationale et qui semblent être en conflit, depuis un bon bout de temps, avec le nouveau président de la FAA. Bouras a fait savoir que les 63 voix lui auraient été acquises même s'il y avait eu un autre candidat. Apparemment, il n'est pas très au fait des arcanes des élections surtout celles d'une fédération sportive où les voix vont d'un candidat à un autre avec une facilité déconcertante. En outre, dans le bureau fédéral, il est des membres élus issus de wilayas où l'athlétisme est pratiquement inexistant. S'ils n'ont pas réussi à faire vivre une telle discipline au niveau de leur région, comment feront-ils pour rehausser son prestige à un niveau international? Voilà un autre des secrets de cette AG élective qui ne manquera pas de faire encore parler d'elle. Tenez, on pose une question et on aurait voulu qu'on nous donne la réponse: si Toufik Chaouch Teyara avait déposé sa candidature dans les délais, il y a un mois de cela, comment aurait-on fait pour l'empêcher de se présenter vu que l'Iaaf a précisé dans sa feuille de route qu'il devait être réhabilité et qu'il pouvait postuler, de nouveau, pour la présidence de la FAA?