91.000 kilos de câbles électriques et téléphoniques ont été dérobés en 2006. Les réseaux de la criminalité organisée, spécialisés dans le trafic de cuivre continuent de sévir en Algérie. Les installations de Sonelgaz et d'Algérie Télécom en sont la cible par excellence pour les trafiquants aux fins de destruction et d'extraction de câbles téléphoniques et électriques. Dans ce contexte, le colonel Djarbouâa de la Gendarmerie nationale, relève d'ores et déjà la tendance ascendante de ce genre de trafic. «Quoi qu'on fasse en termes de lutte contre le trafic de cuivre en Algérie, ce dernier augmentera assurément» a-t-il souligné lors du point de presse tenu cette semaine au siège du commandement de la gendarmerie et consacré à la présentation du bilan des activités de ce corps pour le compte de l'année écoulée. Ce constat renseigne, à juste titre, sur le fait que la lutte contre le trafic de cuivre est loin d'être l'affaire des services de sécurité à eux seuls. «Il faut que d'autres institutions, le département du commerce en premier, s'y mettent sérieusement pour barrer la route aux trafiquants de cuivre causant un préjudice certain, d'abord au citoyen qui se retrouve pénalisé du jour au lendemain du fait de la destruction massive des installations de Sonelgaz et d'Algérie Télécom ensuite au Trésor public» note l'officier Djarbouaâ. Les statistiques inhérentes au trafic de cuivre fournies par la Gendarmerie nationale pour 2006, font ressortir un quantitatif de plus de 3,31 kilomètres de câbles électriques et plus de 8 kilomètres de câbles téléphoniques subtilisés au courant de la même période. En sus de ces câbles, il y a lieu d'ajouter un poids dépassant les 91.000kg de ces mêmes câbles, également subtilisés en 2006 via le ramassage illicite des déchets ferreux et non ferreux. Le dommage causé par ce genre de trafic est énorme, et la Gendarmerie nationale qui tire la sonnette d'alarme, s'attend à l'adoption d'une série de mesures coercitives, aussi bien juridiques qu'administratives de la part des institutions concernées. Néanmoins, force est de constater que du côté du ministère du Commerce, les choses n'évoluent pas dans le sens souhaité par la gendarmerie. En effet, après avoir décidé définitivement de mettre fin aux exportations des déchets ferreux et non ferreux, le ministre du Commerce, M.El Hachemi Djaâboub qui a fait part d'une telle mesure en direct sur le plateau de la Télévision algérienne, s'est rétracté quelques jours plus tard, sur les ondes de la radio. En effet, après avoir refait ses calculs et étudié l'impact de cette décision sur l'économie nationale, le département du commerce va relancer l'activité mais avec plus de rigueur. Selon Djaâboub, un cahier des charges est en cours d'élaboration au niveau du ministère avec une nomenclature définissant les produits à exporter. Ce revirement va certainement satisfaire les exportateurs des déchets ferreux qui ont fortement contesté cette décision. Le représentant de l'association des exportateurs, M.Noureddine Sergoua, a déjà averti que cette mesure aura des retombées négatives sur l'économie nationale évaluées à des millions de dollars et la perte de près de 40.000 emplois.