Les filières de pilleurs de câbles en cuivre, à Annaba, semblent avoir des tentacules qui vont au-delà de la grande bleue. Pratiquement, c'est Algérie Télécom, et à un degré moindre, la Sonelgaz, qui subissent les méfaits des « pirates ». En fait, « le marché annabi » semble juteux. En effet, les équipements d'Algérie Télécom et ceux de la Sonelgaz, principalement les câbles de distribution d'énergie et téléphonique, et les fils de raccordement, des matières en cuivre de différents diamètres continuent de faire, à Annaba, l'objet d'un pillage systématique, sans répit, occasionnant ainsi une véritable saignée à ces deux organismes publics. Chaque semaine, et depuis plusieurs années, ces équipements sont convoités par des réseaux spécialisés dans le vol et l'écoulement de ce produit, dont la tonne est vendue, aujourd'hui, sur le marché international, selon un exportateur, à l'équivalent de 500 000 DA. Malgré les arrestations de pillards, voire le démantèlement de filières entières, le vol de câbles continue. Tant que ces deux organismes ne sont pas en mesure de prendre en charge la surveillance de tous leurs réseaux, le phénomène atteindra des proportions alarmantes. Dans certains cas, il a été constaté que les équipements disparaissaient quelques heures seulement après leur installation. Des sources proches de ces directions révèlent à ce propos que « les chiffres avancés par les entreprises ciblées sont effrayants. Ces méfaits ont occasionné, depuis seulement janvier dernier, des pertes sèches, estimées à des dizaines de millions de dinars ». Autrefois, ces vols étaient signalés beaucoup plus dans les zones rurales, notamment à Hadjar Eddis, Lallelick, Seroual, sur les routes de l'aéroport, d'El-Hadjar et à Ain Berda, mais depuis quelque temps, ces forfaits sont commis dans la plupart des cités de la ville, voire même au niveau des quartiers résidentiels.