Les dispositions de ladite convention sont comprises dans la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. La signature par le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères, Mohamed Bedjaoui, de la convention internationale pour la protection des personnes contre toutes les disparitions forcées, adoptée le 20 décembre 2006 par l'ONU, consolide l'Etat de droit en Algérie et s'inscrit en droite ligne de la vision globale et cohérente en matière de droits de l'homme. Ladite convention a été signée mardi, à Paris, par une soixantaine de pays, et entrera en vigueur après sa ratification par au moins 20 pays. Mohamed Bedjaoui a rappelé que les valeurs de la convention sont déjà contenues dans la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Il a, en outre, souligné que l'Algérie, «associée au consensus général pour l'adoption de cette convention» qui vient «combler un vide juridique» international en la matière, «n'a aucune leçon à recevoir de quiconque», du fait de son expérience dans la lutte contre le terrorisme et ses pratiques dont les disparitions forcées. Aussi, pour illustrer l'action avant-gardiste de l'Algérie en matière de lutte contre le terrorisme et de prise en charge de ses victimes, M.Bedjaoui a cité, à titre comparatif, une des dispositions de la convention internationale sur les disparitions forcées. «Une des dispositions de la convention parle du droit pour les victimes des disparitions forcées, ce droit qui est le leur et qui leur permet d'obtenir réparation», a-t-il indiqué pour rappeler que «ceci a été pris en compte complètement, largement, généreusement, par la Charte pour la paix et la réconciliation nationale puisque toutes les victimes du terrorisme recevront le soutien, l'appui moral et matériel de l'Etat qui est en train de tout faire pour que la page soit définitivement tournée». La convention convie les pays signataires à sanctionner pénalement les auteurs de disparitions forcées, interdit les lieux de détention secrets, en référence à la prison de Guantanamo, en reconnaissant aux victimes et à leurs proches un droit à réparation ainsi qu'à la vérité. «C'est le premier texte international spécifique et complet sur les disparitions forcées», s'est félicité Patrick Baudouin, président d'honneur de la Fédération internationale des droits de l'Homme (Fidh), le comparant à la convention contre la torture de 1984. Par ailleurs, Mohamed Bedjaoui animera, aujourd'hui à Rome, une conférence à l'invitation de l'Observatoire de la Méditerranée. Cette conférence vise à approfondir le débat et la réflexion autour des thèmes touchant à la Méditerranée et au dialogue entre les civilisations et les cultures.