Les trois partis doivent s'entendre sur un minimum démocratique L'unique action enregistrée durant le trimestre finissant fut la rencontre au sommet -tenue à huis clos au siège du RND- qui a regroupé les trois chefs de l'Alliance présidentielle. Elle a été consacrée essentiellement aux élections législatives et les amendements qui pourraient être apportés aux lois électorales, selon certaines indiscrétions. Le dernier trimestre a été marqué par les déclarations embarrassantes de Soltani, le procès Khalifa, l'annonce du remaniement ministériel s'éloignant à perte de vue et, bien sûr, les élections sénatoriales, avec une série de déclarations contradictoires émanant des trois chefs. A l´approche du rendez-vous des législatives, seul le MSP demeure ouvert à l´idée de présenter des listes communes, a contrario de ses deux alliés qui refusent de l´entendre de cette oreille. Ni le FLN ni le RND ne semblent s´intéresser à des listes communes qui ne sont qu´une vue de l´esprit d´un partenaire qui n´arrive pas à faire régner l´ordre chez lui. Au-delà de cette divergence, il y a l'arrière-goût des sénatoriales. Le FLN n'a jamais admis comment le RND ose lui ravir des sièges là où il dispose d'une majorité. Il est vrai qu'il impute l'entière responsabilité à ses militants mais sans toutefois omettre de pointer l'index sur les partis qui ont acheté ses voix. Ils sont accusés de porter un coup terrible aux principes élémentaires de la démocratie. Le FLN n'est pas près d'oublier ce précédent. Il part aux législatives le coeur plein. Mais le RND n'est pas gêné. Il part aux législatives très conforté par la prouesse qu'il souhaite reproduire si l'administration daigne bien lui donner le coup de pouce. Il fera campagne en attendant que se dessinent les contours de la tentation. Virtuellement, les partis de l'opposition et le MSP demandent des garanties avant de partir au prochain rendez-vous. Ils n'accusent pas le FLN -dont la chefferie du gouvernement est assurée par son secrétaire général- de tentative de truquage mais laissent entendre que le mal peut venir d'ailleurs. Ils prennent donc les devants en criant au loup pour plus d'assurance que Belkhadem ne manquera pas de leur accorder. L'idéal serait qu'il ferme la porte à toute tentative de détournement de voix des électeurs, aux siens et à ses adversaires. Le premier responsable du FLN milite depuis un certain temps pour l'amendement des lois électorales. Il veut donner aux élus une certaine représentativité qui induirait leur crédibilité. Il ne suffit plus de rédiger des codes des APC et de wilaya ou la meilleure loi électorale du monde pour assurer un scrutin transparent. Si les partis eux-mêmes ne croient pas à l'alternance interne, ils ne peuvent y prétendre à plus grande échelle par le biais d'élections nationales. L'Alliance va se réunir. Il y aura de beaux discours. Et ensuite? dira-t-on. Chacun lorgne du côté des élections. Autant en parler dès maintenant et poser les questions du comment des prochaines élections. Il n'y a aura pas de listes communes. Comme il n'y aura pas de quotas comme on avait l'habitude de le faire en répartissant, au préalable, les sièges de l'assemblée par personne qu'on introduisait alors dans des listes de partis ou d'indépendants. Cette donne justifie amplement les craintes et de l'opposition et de l'Alliance. Les trois partis doivent s'entendre sur un minimum démocratique qui puisse donner un semblant de représentativité dans les instances élues au suffrage universel. C'est indéniablement l'unique pari que devra relever cette Alliance hybride qui poursuit cahin-caha son petit bonhomme de chemin jusqu'à la prochaine présidentielle.