Les chefs des trois partis de l'Alliance présidentielle (FLN, RND et MSP) se sont adonnés hier à un véritable spectacle en vue de taire leurs divergences et de montrer que tout va bien au sein de cette coalition hétéroclite. Dès le début de la rencontre, tenue au siège national du MSP, les trois chefs ont tenu à exprimer leur joie de se retrouver ensemble, une fois encore, dans ce « pôle politique » institué autour du programme du président Bouteflika. Ahmed Ouyahia, secrétaire général du RND, premier à prendre la parole, a d'emblée rassuré que « le train de l'Alliance est toujours en marche ». Le fait qu'ils se sont retrouvés autour de la même table est, à ses yeux, suffisant pour prouver « la bonne santé » d'une Alliance qui a pourtant failli voler en éclats ces derniers mois. M.Ouyahia, dont la démission de la tête du gouvernement a été réclamée par les deux autres membres de l'Alliance, a jugé « positifs et satisfaisants » les résultats enregistrés durant les trois derniers mois passés sous la présidence du FLN. Tout en demandant à Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du FLN, qui lui a succédé à la tête du gouvernement, de présenter le bilan de son « mandat » à la tête de ce triumvirat, M.Ouyahia a souligné que les trois partis ont besoin de « plus de concertation » sur nombre de questions afin d'arriver à « plus d'homogénéité » dans leurs actions à l'avenir. Il estime que cela est autant important pour « mettre fin aux supputations de certains analystes », selon lesquelles l'Alliance bat de l'aile. De son côté, M.Belkhadem a passé en revue les quelques actions communes faites durant la période de sa présidence de cette coalition gouvernementale. Il a souligné l'ouverture d'un débat sur les grands dossiers comme la révision de la Constitution sur laquelle s'est forgé « un consensus ». Evoquant les dernières réalisations de son gouvernement comme l'augmentation des salaires et le statut de la Fonction publique, M.Belkhadem trouve que l'Alliance a su s'éloigner « des doutes » pour passer au stade de « la confiance mutuelle ». Insistant sur le rôle de ce triumvirat dans la concrétisation du « souhait » du président Bouteflika, exprimé le 4 juillet dernier, de changer la Constitution, M. Belkhadem, dont le parti a déjà fait une proposition dans ce sens, a indiqué « la force et la solidité » de cette « union à trois » vont être prouvées à cette occasion. Après avoir reçu la présidence tournante des mains de son « frère » Abdelaziz Belkhadem pour les trois mois à venir, Bouguerra Soltani, président du MSP, est revenu sur « le grand rôle » de l'Alliance, en mettant en exergue la nécessité de « consolider les liens communs » entre les trois partis. M.Soltani a indiqué qu'il n'y a pas de divergences sur les grandes questions d'intérêt national, tout en reconnaissant l'existence de désaccords sur les questions secondaires. Il s'est engagé, par ailleurs, à élargir davantage la concertation et la coordination entre les actions des trois membres. Durant ce sommet (trimestriel), dont les travaux se sont poursuivis à huis clos, les trois chefs des partis membres de cette Alliance ont bien pris le soin de donner l'impression que ce triumvirat se porte bien, tout en le projetant dans l'avenir. Une entente tissée autour de la révision constitutionnelle.