«Sans les centres de formation, le football algérien ne pourra prétendre avoir une équipe nationale et des clubs compétitifs». C'est le gros constat effectué par Michel Hidalgo et Jacky Bonnevay lors de leur passage, mardi soir, à l'auditorium de la Radio nationale. Les deux techniciens français intervenaient ainsi dans le cadre d'une conférence sur le football algérien à l'initiative des deux hebdomadaires sportifs El Haddef et Le Buteur en collaboration avec l'Enrs. Leur venue répondait au souci des organisateurs de lancer un débat autour de la question se rapportant au sport le plus populaire du pays dont la situation, pas très reluisante, est connue de tous. Il s'agissait, donc, dans un premier temps, de savoir quel oeil on porte sur cette discipline à partir de l'étranger, notamment de France. Le choix des organisateurs était judicieux dans la mesure où Hidalgo est un technicien émérite, qui possède un CV des plus élogieux pour avoir qualifié l'équipe de France, en tant qu'entraîneur, au Mondial de 1978, puis à celui de 1982 où les Bleus avaient raté de peu la finale enfin, pour l'avoir menée en 1984 à la victoire finale lors de l'Euro qu'avait organisé la France, cette année-là. Quant à Bonnevay, c'est un coach un peu moins connu mais qui possède une expérience non négligeable pour avoir été joueur professionnel puis formateur au centre de formation de l'AS Nancy-Lorraine et entraîneur dans des clubs aussi divers que celui de Troyes, du WA Casablanca et la sélection des moins de 23 ans des Emirats arabes unis. On ajoutera pour Hidalgo qu'il y a un peu plus d'un an, il avait été chargé, avec le président de la CAF, M.Issa Hayatou, par le président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika, de dresser la situation du football algérien et de lui proposer une ou des solutions pour le relancer. «M.Hayatou et moi avons fait le travail que nous a demandé le président de la République», a dit Michel Hidalgo ajoutant que leur rapport est entre ses mains. De la conférence de mardi, il est, donc, ressorti que la solution idoine est de créer un centre national de formation qui servira d'exemple pour les clubs qui devront, à leur tour, en créer un à leur niveau. «Il est certain que cela demande des moyens, notamment financiers mais l'Etat peut apporter son concours à une telle opération. En outre, il faudra savoir sensibiliser des sponsors à s'y investir puisqu'il s'agit d'une initiative qui s'adresse aux jeunes» dira Michel Hidalgo qui insistera sur le fait que «l'Algérie est un pays de football. Il n'est pas normal qu'elle stagne de cette manière. Il faut se mettre au travail le plus rapidement car, ailleurs, les choses vont très vite. Si vous continuez dans le schéma actuel, vous risquez de voir votre football être relégué». Puis, continuant sur sa pensée, il lança en guise de boutade: «Si en revenant chez vous au mois de septembre prochain, je m'aperçois que vous n'avez toujours pas de centre national de formation, je ne reviendrais plus». Pour Jacky Bonnevay, l'élément humain a son importance. «Il faut que ces centres soient dirigés par des gens très compétents car on ne peut donner la formation au premier venu». De nombreuses questions ont été posées aux deux orateurs, mais toutes ont abouti par leurs réponses que sans formation, il ne faut pas s'attendre à voir le football algérien se relever.