Une situation qui n'arrangera ni les enseignants, ni la tutelle et encore moins les élèves et les étudiants. A l'heure où on croyait que les secteurs de l'éducation et de l'enseignement supérieur vivent une «stabilité» en ce milieu d'année scolaire, voilà que des mouvements de protestation sont annoncés ici et là. Pour l'enseignement supérieur, le Cnes (Conseil national des enseignents du supérieur), relance les hostilités. Ce dernier appelle, de nouveau, à un débrayage de trois jours dans les universités à partir de samedi prochain. A en croire quelques syndicalistes, ce mouvement serait suivi d'un autre à partir de la mi-mars. Les choses sont donc loin d'être réglées dans la «maison» de Harraoubia. Cette hausse de ton de la part des syndicalistes met en exergue toutes les rencontres qui ont eu lieu entre les deux parties. Rencontres qui n'étaient finalement qu'une pause pour gagner du temps, d'une part, et pour absorber les tensions d'autre part. La rentrée universitaire 2006/2007 a ainsi difficilement débuté. La reprise a été marquée par un mouvement de grève. Après quelques mois de perturbation, le Cnes a fini par céder afin de reprendre encore une fois son combat. Cependant, la question qui mérite d'être soulevée est la suivante: pourquoi perdre autant de temps et prendre les étudiants en otage, afin d'aboutir à un résultat qui mène à la case départ? A quoi servent les réunions Cnes-tutelle du moment que les deux protagonistes continuent de se regarder en chiens de faïence? Ne serait-il pas intéressant que les deux parties se mettent autour d'une même table pour mettre fin, d'une manière définitive, à ce jeu du loup et de la chèvre. Cet état de fait s'applique aussi au secteur de l'éducation nationale. On se rappelle du scénario de l'année passée lorsque des mouvements de grève se suivaient dans les écoles algériennes. La grève dans l'éducation a occupé, tout au long de l'année, le devant de la scène nationale. Au début de l'année en cours, M.Benbouzid a fait un «geste», en décidant, enfin, d'agréer les syndicats. Il a indiqué en marge d'une séance plénière de l'APN, qu'il n'a pas d'objection, à condition que ces syndicats s'éloignent des débats politiques. Plusieurs syndicats autonomes ont été instruits par le ministère du Travail de compléter les dossiers de leurs membres afin d'obtenir leur récépissé d'enregistrement. Par ailleurs, après une courte trêve, la polémique s'est de nouveau installée dans le secteur de l'éducation à propos des enseignants du technique et ce malgré les assurances, à maintes fois réitérées par le ministère de l'Education. Un autre mouvement de protestation a été également observé en début de semaine au niveau d'une cinquantaine d'établissements secondaires d'Alger, et ce en signe de solidarité avec leurs collègues grévistes du lycée Emir Abdelkader d'Alger. Aussi, soit dans l'enseignement supérieur ou dans l'éducation nationale, on assiste au jeu du chat et de la souris, qui n'arrangera ni les enseignants ni la tutelle et encore moins les élèves et les étudiants.