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La Révolution avec des mots simples
SANS HAINE NI PASSION, TEMOIGNAGE DU COMMANDANT HAMOUD CHAID
Publié dans L'Expression le 24 - 02 - 2007

C'est un homme blessé par les attaques dont a fait l'objet un moudjahid comme lui, M.Abdelaziz Bouteflika que ses compagnons de lutte appelaient Si Abdelkader, qui a présenté son oeuvre.
Sans haine ni passion. Tel est l'ouvrage écrit par Hamoud Chaid, l'ancien Moudjahid de la Wilaya 6 historique, présenté en première à la presse nationale, au siège de l'Epsr, à Chéraga, qui a pour directeur son ancien compagnon de lutte M.Chérif Ould Hocine. Homme modeste et discret, il a tenu, avant d'aborder l'objet de la conférence de presse, de revenir sur le sujet d'actualité qui a secoué la famille révolutionnaire, à savoir, les attaques dont a fait l'objet le moudjahid Si Abdelkader, de la part de Abdelmoumen Khalifa. «Je suis outré qu'on porte atteinte à un moudjahid et qui est, de surcroît, chef de l'Etat et président de tous les Algériens qui se sont sentis atteints par de tels propos...», C'est en ces termes que l'actuel sénateur a lancé le débat avec les journalistes présents. «C'est quelqu'un qui ne partage pas la ligne politique du président de la République mais qui a eu une attitude digne de la famille révolutionnaire en apportant son témoignage pour démentir les contre-vérités annoncées par l'auteur du scandale Khalifa qui a failli engloutir l'Algérie», note le conférencier, en évoquant le témoignage du commandant Azzedine.
Au sujet du livre qu'il vient d'écrire, il nous révélera qu'il était parti sur un projet d'écriture de ses mémoires de combattant avant de décider d'en faire un livre qui soit le plus exhaustif possible. Edité par l'Enag et les éditions Dahlab, Enag-Dahlab. Le livre en question relate les péripéties de celui qui sera commandant dans la wilaya 6 historique et qui fera la connaissance d'illustres maquisards, entre autres: Abane Ramdane, Krim Belkacem, Boussouf, Ben M'hidi, Lotfi, Boumediene, Djamila Bouhired et Bouteflika. Son entrée dans l'organisation du FLN fut à Alger. Le livre relate les petites histoire vécues dans le ventre mou de la capitale et de ses quartiers populaires Casbah, Belcourt, Bab El Oued, la Zone 4 qui sera hissée par la suite en wilaya 4 historique. Né à Dellys en 1930, il sera emmené par son père (vétéran invalide de la première Guerre mondiale 1914-1918) à Alger où la vie était moins dure. La Casbah lui ouvre ses bras. C'est là qu'il découvre le nationalisme et le vrai visage du colonisateur. Un long chemin le mènera au maquis.
Le livre est riche de petits détails qui sont la marque des grands événements vécus pendant la Révolution. Racontés avec des mots simples. Le livre est facile à lire même si parfois il nous laisse sur notre faim puisqu'il flashe des événements sans donner les tenants et aboutissants des faits relatés. Une manière, peut-être, d'éviter de tomber dans la polémique ou les dénigrements. Comme tout le monde le sait, une révolution populaire n'est jamais parfaite. Le commandant de l'ALN, Chaid Hamoud le dit sans ambages: il n'a pas la prétention d'écrire l'histoire. Il apporte un modeste témoignage qui servira un jour ou l'autre à l'écriture de cette histoire. «Dans vingt ans ou plus, il y aura suffisamment de matière pour écrire notre histoire telle qu'elle a été vécue, sans passion» insiste-t-il tout en se montrant satisfait de voir que de nombreux compagnons de lutte s'intéressent à l'écriture de leurs mémoires de combat. Le titre choisi pour son livre est très révélateur des intentions de l'homme qui sait que tout témoignage repose sur le tempérament et la mentalité de l'auteur. Pour dire que tout témoignage est empreint de subjectivisme car il relate un vécu et une vie. Celle de celui qui est très estimé par les compagnons de lutte encore en vie, aura été riche en événements. Un précieux témoignage qui divulgue une partie du profil de ceux qui ont donné ses lettres de noblesse à la Révolution du 1er Novembre. Des hommes qui n'ont pas eu la reconnaissance voulue de la part de la nouvelle génération pour qui le passé de l'Algérie relève plus du mythe que de la réalité. Un travail de mémoire reste à faire auprès des vrais acteurs de la lutte armée pour laisser à la génération actuelle, et celles qui viendront dans le futur, les témoignages de ces hommes qui ont vécu l'enfer et côtoyé les martyrs de l'Algérie, qui ont donné leur vie pour que nous soyons libres.


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