Le ministère des Finances est à l'heure des réajustements. Deux décrets portant sur le renforcement du contrôle de l'Inspection générale des finances (IGF) et l'attribution des marchés publics seront adoptés prochainement. C'est du moins ce qu'a annoncé, hier, le grand argentier du pays, Mourad Medelci sur les ondes de la Chaîne III. «Ces décrets sont fin prêts et seront validés, au plus tard, la semaine prochaine», a-t-il dit, en affirmant que la mise en application interviendra au courant du 2e semestre 2007. Il faut reconnaître que la gestion des dépenses publiques et l'attribution des marchés sont deux dossiers qui ont fait couler beaucoup d'encre ces derniers temps. Les affaires Bcia et Khalifa ne sont que la face visible de l'iceberg. Des entreprises publiques étaient impliquées dans des scandales autour de l'attribution des marchés publics. Le département de Medelci compte, à travers ce nouveau dispositif, mettre plus de lumière et de transparence dans la gestion des deniers publics. C'est ainsi que l'Inspection générale des finances (IGF) sera mieux armée pour contrôler la gestion des dépenses publiques. Le décret en question vient préciser les attributions de l'IGF pour mieux effectuer sa mission et rationaliser la gestion des dépenses publiques. Cette problématique, affirme le ministre, a fait l'objet d'un rapport élaboré par une commission nationale qui a été examiné à l'occasion de deux conseils interministériels tenus en décembre et en février derniers. Ce qu'il y a de nouveau à retenir dans la gestion des dépenses c'est surtout le renforcement des missions de contrôle de l'IGF. Alors qu'elle contrôlait auparavant uniquement les administrations, l'IGF jouira désormais de larges prérogatives pour contrôler les entreprises publiques qui recourent, de temps à autre, au budget de l'Etat. Cela dit, les entreprises publiques seront constamment sous l'oeil de l'IGF. Les deux décrets, souligne le ministre, permettront, également de définir avec précision les prérogatives et les responsabilités de chaque intervenant. Ce dernier assure que le renforcement des prérogatives de l'IGF ne va, en aucun cas, réduire celles des gestionnaires. Bien au contraire, argumente-t-il, cela permettra à l'IGF d'identifier les lacunes du système de gestion des entreprises. S'agissant de la formation des cadres, il dira qu'un programme a été initié en 2005 où 12.000 cadres ont été formés, soit l'équivalent de 20% du personnel du secteur. Avec le nouveau dispositif, le ministre compte renforcer le programme de formation. Une formation s'étalant sur trois ans au profit des cadres sera lancée. Celle-ci comprendra, également, la modernisation du système budgétaire.