La décentralisation du pouvoir de décision sera de mise après les législatives. La prochaine Assemblée populaire nationale (APN), issue des législatives du 17 mai prochain, se penchera sur la révision du code électoral et des codes régissant les assemblées locales (APC et APW). C'est ce qui ressort, en substance, du sommet ayant réuni au siège du FLN à Alger, les leaders des partis de l'Alliance présidentielle, dont la présidence est passée à cette occasion, des mains du RND à celles du FLN pour une période de trois mois. Aussi, les trois partis coalisés se sont mis d'accord, a annoncé Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du FLN, à l'issue de cette rencontre, pour «supprimer la proportionnelle dans l'élection des APC et APW mais de la maintenir pour l'APN». Les assemblées locales verront leurs prérogatives renforcées, a indiqué le chef du parti majoritaire, avant d'ajouter que «les codes de la wilaya et de la commune doivent consacrer la décentralisation». Ainsi donc, la décentralisation du pouvoir de décision, à en croire les leaders des partis de l'alliance, sera de mise après les législatives. Un pouvoir détenu, jusqu'alors, par les secrétaires généraux désignés, qui exercent leur autorité sur les élus du peuple. Il faut dire concernant ce point que les membres des assemblés locales n'ont de cesse de se plaindre du fait qu'ils n'ont pas les coudées franches pour répondre aux attentes des citoyens. Une situation induite, faut-il le rappeler, par le fait que les lois régissant les collectivités locales ont été promulguées en 1990 dans l'objectif de limiter le champ d'action de l'ex-FIS alors en fulgurante ascension. Le renforcement des prérogatives des élus locaux sera, également, appuyé par la suppression de la proportionnelle qui vise, selon Belkhadem, à «responsabiliser les élus du parti majoritaire qui détiendra les pouvoirs de gestion». Il est attendu que la révision des codes précités, intervienne en parallèle de la refonte du découpage administratif. Un projet dont on a laissé entendre qu'il élèvera un nombre de grandes daïras au statut de wilaya comme il augmentera le nombre des communes pour rapprocher l'administration du citoyen. Ce point, notons-le, est intégré dans la nouvelle mouture de la Constitution élaborée par le FLN qui est toujours, a indiqué son premier responsable à l'issue de sa rencontre avec ses alliés, en attente de l'aval du chef de l'Etat, seul habilité à fixer la date de la tenue du référendum. Une question à l'instar de la nomination d'un gouvernement technocrate qui est «du seul ressort du président», a tenu à rappeler Belkhadem. Sollicité sur le cas des partis qui n'ont pas tenu leurs congrès depuis plusieurs années, le chef du gouvernement a indiqué que «la loi sera appliquée à ces formations qui n'ont pas présenté leurs bilans financiers au ministère de l'Intérieur». Interrogé sur l'acceptation des repentis sur les listes électorales de son parti, le désormais président de l'alliance a éloigné cette éventualité en déclarant: «nous avons un tremplin de militants au FLN». Soltani, Ouyahia et Belkhadem qui se sont mis d'accord à maintenir leur alliance après les prochaines échéances ont carrément écarté la thèse des listes communes. Un fait qui n'a aucune raison d'être du moment que les trois formations n'ont à craindre, du moins pour le moment, aucun autre prétendant en dehors de leur cercle.