Elles exercent sans assurance, ni retraite, ni aucune autre garantie. «9439 est le nombre de femmes ayant des entreprises privées qui assurent l'emploi de quelque 24.450 personnes à travers le territoire. Ce chiffre a connu une croissance annuelle de 5,4% entre 2004 et 2005.» Ces statistiques figurent dans une étude menée en 2006, ont été communiqués par Mme Belgaïd Djahida, chef d'entreprise et membre de l'Association des algériennes managers et entrepreneurs (AME) lors d'une conférence de presse, placée sous le thème «La femme et l'économie», animée, hier au siége de l'Ugcaa, en présence de plusieurs femmes cadres et managers d'entreprise. Selon toute vraisemblance, les femmes entrepreneurs veulent à ce que ce chiffre soit revu à la hausse pour leur permettre ainsi de participer à des activités économiques non marginales. «Qu'on aille au-delà des micros crédits.» s'est exclamée Mme K.Belhadi en sa qualité de présidente de l'AME et membre du bureau national du (Caci) lors de son intervention. La croissance de la main-d'oeuvre féminine estimée à 109.000 en 1966 a atteint 1,26 million en 2001. Idem pour la main-d'oeuvre globale qui est passée de 2,56 millions à 8,6 millions durant la même période. En dépit de ces chiffres satisfaisants, d'autres réalités interpellent à plus d'un titre les autorités concernées. Car, sur l'ensemble des 60% des femmes exerçant dans le secteur privé, la moitié seulement jout du statut de salariée. Les 30% restantes travaillent dans l'informel, sans retraite, ni assurance, ni aucune autre garantie. Pour y parvenir, les conférencières ont estimé nécessaire de porter le débat au niveau international sur l'ouverture de nouveaux chantiers engageant des actions résolument innovatrices et créatrices de valeurs. «Notre marché est fabuleux. Il y a nécessité de porter assistance aux entreprises existantes en leur facilitant l'accès au crédit, au lieu de l'ouvrir uniquement pour les étrangers.» Dans cette optique, la présidente n'est pas allée par trente six chemins pour dire que la ségrégation au niveau des banques bat son plein. «On nous demande plus de garanties par rapport aux hommes.» a précisé Mme. Belgaïd Djahida. Pour y remédier, les responsables de l'association AME plaident pour la formation des femmes par l'intermédiaire de l'association de femmes managers, les encourager à investir dans tous les secteurs d'activité et maintenir les relations entre les groupes de femmes d'affaires afin d'améliorer la communication et la coopération nationale et internationale. Interrogée sur la politique actuelle de l'Etat, Mme Belgaïd Djahida a souligné qu'une nette amélioration a été enregistrée. «Grâce à certaines mesures ayant trait à l'encouragement des femmes à créer des entreprises, l'élimination de toutes formes qualifiées de discrimination et garantir plus de sécurité à la gent féminine, on est aujourd'hui optimiste» a précisé la présidente. Cependant, notre pays enregistre un retard énorme par rapport aux pays voisins; le Maroc et la Tunisie. «Une pareille comparaison nous permettra de mieux nous situer», a fait savoir un statisticien.