Le FLN dédie la date chargée de symbolique du 19 Mars au peuple sahraoui, en guerre, pour recouvrer sa souveraineté. «L'Algérie reste toujours la Mecque des hommes libres et la qibla des révolutionnaires», déclare le Premier ministre sahraoui, Abdelkader Taleb Omar, sous une grande banderole qui atteste que «la RASD est un élément fondamental des équilibres et de la stabilité dans la région». Invité par le Club de la presse du FLN, Omar a tenté de faire un gros plan sur la situation dans les territoires occupés par le Maroc. L'accord-cadre ne diffère en rien du projet d'autonomie proposé par le Maroc. Il rappelle que le vote de l'ONU a donné 76 pour et 70 contre, alors que le Maroc a tenté de manipuler les chiffres en additionnant les abstentions avec les contre pour aboutir à 120 voix qui n'ont aucune signification. La dernière déclaration du roi d'Espagne, faite à Alger, est très encourageante, ajoute-t-il, mais elle contredit celle du Premier ministre espagnol faite à Rabat. Il relève une avancée notable dans la position du Parlement et de la vox populi espagnols. Omar souligne, toutefois, que la position française est hostile et constante, tout en souhaitant que le nouveau pouvoir, qui sera issu des élections de mai prochain, ait une position plus adaptée à la situation. Le Conseil de sécurité devrait plancher sur la question sahraouie très prochainement. Mais il relève que, depuis la rencontre entre le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, et le nouveau secrétaire général de l'ONU, les données ont considérablement changé. Les Sahraouis ne baissent pas pour autant les bras. Ils continueront de résister jusqu'au «recouvrement de la souveraineté pleine et entière». Interrogé sur les recours possibles dans le cas où la crise perdurait dans la région, il indique que les Sahraouis sont prêts à tout, y compris au recours aux armes s'il le faut. Mais il est admis qu'ils privilégient l'arme diplomatique qui semble être plus redoutable. Le choix de la journée est plein de symbolique. En invitant le Polisario au Palais de la culture, le FLN a voulu exprimer un geste fort de solidarité avec le peuple sahraoui qui résiste depuis 32 ans à la présence marocaine sur son sol, par toute sorte de stratagèmes pour y rester le plus longtemps possible.