La criminalité, dans toutes ses composantes et formes, n'est pas l'apanage des populations oranaises. Une jeune fille a été enlevée de force des mains de sa mère, l'été dernier en plein centre-ville d'Oran. Elle est aussitôt mise à bord d'un véhicule par ses agresseurs et dirigée vers une destination inconnue. La victime n'a été retrouvée que quelques jours plus tard après d'intenses investigations. Le scénario a été vécu à Choupot, près de Maraval, lorsqu'une autre jeune fille a été kidnappée par deux jeunes à bord d'un scooter. C'est une délinquance criminelle qui tend à se perpétuer et qui prend de l'ampleur. Cette criminalité s'ajoute au quotidien amer d'El Bahia. Les exemples ne sont pas à énumérer et la liste est longue. Les agressions contre les mineurs, l'atteinte aux bonnes moeurs ou encore ce que l'on appelle tout simplement, viol sur mineurs, prennent un virage dangereux durant ces trois dernières années, apprend-on de sources sûres du CHU d'Oran. Rien que pour l'année 2006, 450 cas ont été enregistrés tandis que 7 cas sont déjà signalés en ce début d'année. Les enfants sont la cible privilégiée et plus particulièrement ceux du sexe masculin de moins de 16 ans. A ce titre, on a signalé, pour l'année précédente, quelque 60 jeunes garçons ayant subi les supplices de viol. Cependant, les spécialistes affirment que ces chiffres sont loin de refléter la réalité du fait que, dans la plupart des cas, les familles concernées optent souvent pour la loi de l'omerta. Et la dénonciation d'un tel crime constitue, jusqu'à l'heure, un tabou que plusieurs parents n'arrivent pas à briser. Il faut noter que les communes déshéritées sont aussi touchées par ce fléau immoral. Les agresseurs sont issus aussi bien de familles aisées que défavorisées. Leur méthode est toujours la même. Les bourreaux agissent, dans la plus part des cas, sous les effets de la consommation de psychotropes et de drogue. La sonnette d'alarme est donc tirée. Et les parents sont invités, voire interpellés à se rapprocher des services spécialisés, notamment les services judiciaires en vue de dénoncer les agresseurs de leurs enfants. D'autant que la loi réprime sévèrement de tels agissements. Du fait qu'il s'agit d'un délit, ce dernier est jugé par le tribunal criminel et l'auteur est passible de lourdes peines. Et taire un tel fait pourrait être considéré comme étant à la fois, non-assistance à personne en danger ou encore complicité. Ceci en raison de ce qui pourra se produire comme effet postviol chez l'enfant victime, notamment psychique. De toute manière, l'assistance psychologique est de mise à l'égard de toute personne, qu'elle soit victime ou violeuse. Une façon de lutter contre au moins la récidive, nous informe-t-on. Car, en vérité, quel que soit le délit, un tel comportement relève de la maladie. Maladie contre laquelle il faut s'atteler. Cet état de fait interpelle tout un chacun afin d'agir pour mieux cerner le fléau et y remédier avant son ancrage.