Une mission d'experts de la CIA aurait séjourné dernièrement à Alger à la recherche de liens financiers entre les groupes terroristes en Algérie et Al-Qaîda. Cette mission avait pour objectif de déterminer si, dans le cadre de l'investissement étranger en Algérie, des capitaux de sociétés écran utilisées par l'organisation Al-Qaîda d'Oussama Ben Laden n'auraient pas été injectés dans le circuit bancaire algérien. Des équipes d'enquêteurs de la CIA effectuent, ces derniers jours, la même opération auprès de pays arabes afin de cerner la circulation de l'argent du terrorisme et geler, éventuellement, les avoirs de Ben Laden et de ses lieutenants. Selon diverses informations, la mission de la CIA n'a absolument rien décelé de suspect du moment que ce travail avait déjà été effectué par les services secrets algériens qui traquent, depuis des années, les avoirs financiers des groupes terroristes dont le GIA et le Gspc, notamment en liaison avec des investissements étrangers. Des enquêtes en amont sont menées sur des sociétés étrangères douteuses qui investissent des capitaux dans divers secteurs d'activités de l'économie algérienne et qui auraient déjà mené au blocage de certaines opérations. Ceci entrant dans le cadre du contrôle du blanchiment de l'argent qui se fait dans des circuits occultes. Le second paramètre de l'enquête, déjà menée en Algérie, est de déterminer la provenance de l'argent qui aide les groupes terroristes locaux à s'équiper en armement, en moyens de communication et de transmission sophistiqués et qui sert également à organiser les filières de fuite ou d'exfiltration des Afghans algériens dans les maquis. Cela nécessite généralement des capitaux assez conséquents qui servent dans les moyens de transport (achats de billets d'avion long courrier), de fabrication de faux papiers (achat de faux passeports étrangers) ou dans l'achat de planques (appartements et villas). La mission de la CIA coïncidait avec la tournée du directeur de l'agence du renseignement américain dans certains Etats arabes dont les voisins maghrébins (Tunisie, Maroc). George Tenet, le patron de la CIA, n'a pas fait d'escale à Alger ce qui a été diversement commenté par les observateurs. On croit savoir que le passage de Tenet à Alger devait se faire, mais a été parasité par l'information distillée dans la presse française sur la prétendue assistance de la CIA dans la neutralisation de Antar Zouabri. Cette information a irrité les services de sécurité algériens qui ont revendiqué l'entière paternité de l'opération qui a permis d'éliminer l'ancien émir national du GIA. Les spécialistes n'écartent pas le fait que ce «tuyau» est l'oeuvre des services français pour court-circuiter le rapprochement entre les services de renseignements américains et algériens qui a pris un nouvel essor depuis les attentats du 11 septembre dernier.