La révision, qui sera entamée dès l'année prochaine, touchera les segments obligatoires et pourra même s'étendre au secondaire. Les programmes des matières de l'éducation civique et d'histoire seront révisés. C'est ce qu'a annoncé, hier, le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, lors d'une conférence de presse animée conjointement avec le directeur général de l'Organisation arabe pour l'éducation, les sciences et la culture (Alesco), le Dr El Moundji Bousnina, et ce en marge du séminaire international organisé sur l'éducation civique dans les systèmes éducatifs. «La révision, qui sera entamée dès l'année prochaine, touchera les segments obligatoires, à savoir le primaire et le moyen. Elle peut même s'étaler au secondaire», a précisé le ministre. Le changement des programmes actuels s'appuiera sur l'expérience des pays arabes et musulmans en matière d'enseignement de l'éducation civique et notamment, sur le document élaboré par l'Alesco à ce sujet. «Avec ce document, nous irons dans le sens d'une deuxième génération de manuels scolaires dans ces matières, avec comme objectif de promouvoir le sentiment patriotique chez les jeunes générations, inculquer à l'élève l'amour de la patrie, le respect des symboles nationaux et ceux de l'identité nationale et la glorification de la mémoire des martyrs. Nous voulons enrichir l'expérience algérienne en la matière à la faveur des expertises internationales dans ce domaine, notamment l'intégration des concepts et des mécanismes d'enseignement», souligne M.Benbouzid. Selon lui, la spécificité algérienne et la dimension civique devraient s'inscrire dans ces programmes en vue de promouvoir la culture sociale et le sens de la citoyenneté chez les générations futures, en leur apprenant le respect de l'autre, loin de tout extrémisme ou fanatisme. Et c'est justement, soutient le ministre, l'objectif des réformes en cours du système éducatif qui «vise à consacrer les principes internationaux de citoyenneté, à ancrer la culture du respect des droits de l'Homme, du dialogue et de la coexistence pacifique». M.Benbouzid reconnaît que dans le passé, l'école algérienne a, peut-être, mal assumé son rôle en matière d'éducation civique. Toutefois, il considère que l'école n'est pas la seule responsable. La famille, les médias et la société partagent aussi cette responsabilité, dit-il, et «nous sommes en train de l'assumer et nous sommes décidés à faire de l'éducation civique la base des réformes éducatives». A travers différentes actions, le département de Benbouzid compte ainsi mettre le paquet afin de promouvoir l'identité nationale en se basant, aussi mais d'une manière critique, sur les valeurs universelles. «La mondialisation c'est la multitude de chaînes que nous recevons et qui nous déstabilisent», souligne le ministre. Il estime que les voix qui se sont élevées pour s'opposer à l'instruction obligeant l'ensemble des directions de l'éducation de wilaya et les établissements scolaires des trois paliers à hisser, chaque matin, et à ramener, chaque fin de journée l'emblème national c'est aussi du fait de la mondialisation. Toutefois, il indique que 98% des établissements scolaires appliquent cette instruction d'une manière rigoureuse. Le ministère veut concrètement mettre en place les fondements de cette école nouvelle. De son côté, le Dr Bousnina a insisté sur le fait d'apprendre à saisir la diversité de ce qui nous entoure et s'ouvrir sur le monde ainsi que de faire la liaison entre le local et l'universel en ayant un esprit critique et d'observation. Dans ce contexte, il annonce la tenue, les 28 et 29 mars prochains, d'un Sommet à l'hôtel Erriad durant lequel sera débattue la réforme du système éducatif arabe qui traite, notamment, de l'éducation qualitative (droits de l'Homme, éducation civique...).