«Nous privilégions l'intérêt du parti et non pas celui de l'individu», ne cesse de répéter Belkhadem. Et court la rumeur. On parle de membres du secrétariat de l'instance exécutive, de ministres et de responsables organiques, etc. qui veulent briguer un mandat de député. Néanmoins, cette initiative bute sur des évidences. Les mécontents rappellent à qui veut les entendre que le «cumul» n'est pas toléré. Cela sonne le glas d'une époque révolue. «On ne peut interdire le cumul aux maires qui voulaient se présenter aux kasmas et l'accorder aux membres de la direction», indique-t-on d'une voix amère dans les coulisses du parti. C'est dire que les candidats sur lesquels on veut étaler l'ombre des ténors ne sont pas satisfaits. Beaucoup a été dit sur les ministres-candidats. Pourtant les règles sont claires. C'est la commission ad hoc présidée par Belkhadem qui décidera des listes et du sort de toutes les candidatures, y compris pour les ministres qui veulent se présenter et qui doivent impérativement passer par leurs kasmas. Mais si, en dernier recours, il se trouve qu'un ministre ambitionne de décrocher un mandat de député au nom du FLN, il doit convaincre d'abord la direction du parti ou attendre qu'elle le lui dise. Mais les candidatures disparates qui viennent par voies célestes ne seront pas validées, indique-t-on de source proche du parti. Pour l'heure, Belkhadem n'a pas tranché sur la participation ou non des ministres en exercice. On avance parmi les membres de la direction, Abada et Tou, et beaucoup d'anciens ministres comme Rédjimi qui a déposé son dossier à la kasma d'Hussein Dey ou Abad à El Harrach, etc. C'est également le cas pour beaucoup de députés sortants qui ambitionnent de renouveler leur mandat. Ces derniers auront à justifier l'assiduité, la présence, la participation aux débats, les amendements introduits et les questions qu'ils ont posées pendant les cinq dernières années. Le FLN ne veut rien laisser au hasard. Belkhadem l'a maintes fois rappelé: «Nous privilégions l'intérêt du parti et non pas celui de l'individu». Il est donc évident qu'il ne peut aspirer à reprendre la majorité à l'APN avec des noms qui ne rassemblent pas les troupes. A ce niveau de lecture, on s'aperçoit que la mission de Belkhadem et de son équipe s'avère très difficile. On sait que les interventions seront nombreuses, que chacun tentera de faire passer un nom, que le souci de la victoire risque de buter sur les ambitions personnelles, et que...et que... Le FLN suit, pour le moment, son programme à la lettre. Il tiendra la session ordinaire de l'instance exécutive demain. Son ordre du jour tourne autour de l'adoption des rapports politique et financier et la campagne électorale. Les différentes commissions ont achevé leurs missions et finalisé leurs textes. Une fois la session terminée, le FLN prévoit la tenue d'une journée d'étude et d'orientation, destinée aux représentants de mouhafadha afin de les doter d'outils et de règles de conduite à observer strictement pendant la campagne électorale. L'étude des candidatures par la commission ne commencera qu'après le 20 mars et s'achèvera le 30 mars. Ce n'est qu'après qu'on connaîtra les noms de candidats qui seront alignés pour assurer la victoire du FLN.