La loi relative à la protection et à la promotion du handicapé a été dévoyée de son objectif d'intégration sociale. Le destin en a voulu ainsi. En dépit des multiples promesses provenant des différents départements, les handicapés, sous toutes les formes, vivent au ralenti après que la société leur ait tourné le dos et ce, à maintes reprises. Ils sont plus de deux millions sur une population estimée à 30 millions. Cette catégorie démunie pourtant, mérite un meilleur sort par une véritable prise en charge. La sonnette d'alarme est tirée et l'histoire en est le témoin le plus crédible. Face à cet oubli, l'Etat, sentant l'urgence de la situation, semble bien déterminé à passer à l'action, aussi tardive soit-elle, et favoriser leur insertion active, valorisante et harmonieuse dans la société. A l'occasion de la célébration de la Journée nationale des handicapés, correspondant au 14 mars de chaque année, des conférences, des rencontres régionales ont été organisées pour rendre hommage à cette frange sociale minoritaire. Dans un message répercuté mardi par l'APS, le président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika, a précisé que l'expression de solidarité est «un devoir qui s'impose à chaque membre de la communauté. C'est un devoir pour les handicapés, qui s'appuie sur les principes de dignité et d'égalité consacrés dans nos textes fondamentaux.» Cette solidarité doit aussi corriger le regard sur le handicapé. Le président de la République a mis en exergue l'accès à l'éducation qui permet aux personnes handicapées l'exercice de leurs droits fondamentaux. D'ailleurs, a-t-il précisé, «plus de 90.000 enfants âgés entre 6 et 15 ans sont accueillis dans des structures d'enseignement spécialisé.» Cette frange, délaissée par le passé, parmi laquelle se trouvent des doués d'une compétence inouïe, doit disposer de moyens d'accès à l'information, à la culture et aux loisirs. «Ces moyens devront être plus fortement développés», a précisé le chef de l'Etat. De son côté, Djamel Ould Abbès, ministre de l'Emploi et de la Solidarité nationale, a rappelé l'adoption par le gouvernement d'une loi protégeant les personnes handicapées: «Nous avons la loi du 08/05/2002 qui a donné lieu à 17 décrets exécutifs. La loi porte sur tout ce qui concerne cette minorité.» Malheureusement, l'application de cette loi sur le terrain fait défaut. Il convient de préciser que le ministre a déclaré sur les ondes de la Chaîne III que les «fous errants», eux aussi handicapés, ne relèvent pas de son ministère. L'une des villes qui ont rendu un vibrant hommage à ces personnes non favorisées par la vie, l'on cite M'sila. En effet, un centre psychopédagogique, accueillant des enfants handicapés mentaux, d'un coût global de 66 millions de dinars a été réalisé. S'agissant des allocations spécifiques, elles sont passées de 3000 à 5000DA pour l'année en cours; une autre décision encourageante pour ces démunis qui s'avèrent, cependant, impuissants devant l'acquisition de certains moteurs, non remboursables, d'une valeur de 150.000 dinars.