Les services de sécurité chargés de la lutte antisubversive, au niveau de la wilaya d'El Oued, sont sur le qui-vive. Depuis le ralliement d'une vingtaine de jeunes de la région au Gspc, nouvellement Al Qaîda Maghreb, les brigades de recherche ont entamé d'intenses investigations dans les quartiers d'où sont originaires les nouvelles recrues. Même si le fait n'est pas inédit, la nouvelle, qui s'est répandue comme une traînée de poudre dans toute la région, est loin d'être banale. Les services de sécurité ont été appelés à maintenir un niveau de vigilance maximum, dont le but est de démonter les réseaux qui ont pris en charge le recrutement de potentiels candidats au profit d'Al Qaîda Maghreb. Al Qaîda profite de la vulnérabilité d'une jeunesse avide de «bouger» pour permettre à son organisation sanguinaire d'agir «efficacement». Cette dernière semble choisir ses candidats parmi des jeunes diplômés universitaires, particulièrement ceux en chômage. Elle procède avec des méthodes subversives en voulant faire croire, selon les analyses des observateurs de la situation sécuritaire, que le djihad est une cause indispensable; même si le concept ne fait plus recette, une certaine jeunesse n'a pas manqué à l'appel d'Al Qaîda. Selon des sources bien informées, c'est le tristement célèbre Mokhtar Benmokhtar, émir de la zone 9, qui s'est mobilisé pour cette tâche, répondant ainsi aux directives d'Al Zawahiri, bras droit d'Oussama Ben Laden. Même s'il n'intervient jamais directement dans ces activités, ses réseaux de soutien accomplissent le travail à sa place. Ces mêmes réseaux seraient, d'après nos sources, les recruteurs des candidats pour la lutte en Irak. Rappelons que dans ce contexte, les dernières recrues parties pour l'Irak sont au nombre de quatre, âgées entre 20 et 24 ans. Ceux-là ont rejoint la petite localité de Taleb El Arbi avant de prendre la destination de l'Irak via la Tunisie. Ce pays aussi est touché par ce phénomène puisque les chiffres rendus publics par les Américains parlent de quelque 500 Tunisiens en Irak. C'est dire que les agissements et les activités d'Al Qaîda n'ont plus de frontières, même si celle-ci, en mettant tout son poids dans la déstabilisation de la sécurité nationale en Algérie, vient de prouver par elle-même ses limites dans un pays qui a fait face au terrorisme durant plus de dix ans. Al Qaîda ne pourra, en aucun cas, replonger l'Algérie dans ce qu'elle appelle le «djihad islamique».