Le chef par intérim et commandant des force de la Minurso au Sahara occidental, revient dans cet entretien sur différents aspects de la problématique sahraouie. L'Expression: Quelle est la signification de votre présence lors de la célébration, le 27 février 2007, du 31e anniversaire de la proclamation de la Rasd? Kurt Mosgaard: Il faut que vous sachiez, tout d'abord, que la Minurso est chargée de veiller au respect des accords de paix signés entre les deux parties en conflit. C'est notre mission principale qui intervient, je vous le rappelle, à la suite des accords auxquels sont parvenus le Maroc et le Front Polisario. La Minurso a été déployée donc depuis septembre 1991 afin de surveiller le cessez-le-feu et d'organiser un référendum et permettre aux habitants de décider du statut futur du territoire. Notre mission se déroule le plus normalement du monde et depuis le déploiement des forces de la Minurso (Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental), le cessez-le-feu a été, en règle générale, respecté. Par ailleurs, nous avons aussi besoin d'une solution politique au problème. Vous ne pensez pas que la Minurso est privée du volet qui concerne les droits de l'homme? Notre mission est gérée par une réglementation précise et des accords acceptés par les deux parties. En d'autres termes, nous sommes mandatés pour surveiller le cessez-le-feu et éviter la concentration des troupes militaires sur le territoire. Nous sommes chargés aussi de contrôler la consignation des troupes marocaines et du Front Polisario dans des emplacements convenus. Nous sommes en train d'effectuer des inspections contre le dépôt des mines dans les territoires. Il faut que vous sachiez que des victimes tombent toujours sous l'effet de l'explosion des mines. Il y a quelques semaines, une fillette de huit ans est morte, elle a été soufflée par une mine antipersonnel. En un mot, notre but est d'avoir à l'oeil les deux parties. En ce qui concerne l'élargissement des prérogatives de la Minurso, il faut que vous sachiez que notre mission reçoit son mandat des Nations unies. Cette organisation n'a pas encore décidé de changer notre statut ou d'élargir nos prérogatives à d'autres volets qui ne sont pas inclus dans l'actuel mandat. Pensez-vous que la présence des troupes sahraouies qui célèbrent, ici à Tifariti, le 31e anniversaire de la Rasd est une chose illégale? L'organisation de ces festivités à Tifariti est tout à fait légale du moment que les Sahraouis sont autorisés à le faire. Je ne trouve aucun désavantage ni la moindre gêne quant à l'organisation des festivités commémoratives dans cette région puisqu'elle n'est pas en contradiction avec les règles de la paix. Pensez-vous que les effectifs de la Minurso sont en mesure de veiller au respect du cessez-le-feu et est-ce que, justement, celui-ci n'est pas menacé aujourd'hui? C'est vrai que nos effectifs ne sont pas suffisants, mais nous arrivons, néanmoins, à veiller au respect des accords sus-cités. Comme je l'ai déjà dit, le cessez-le-feu est, en règle générale, respecté, mais je reconnais qu'il y a parfois de petites violations que nous devons révéler au moment opportun. Nous jugeons que le fait de procéder aujourd'hui, par le Front Polisario, à la destruction des mines antipersonnel est déjà une avancée considérable pour l'instauration de la paix dans la région. Nous espérons que cette paix sera réelle à l'avenir et que les gens circuleront librement. Nous continuerons à travailler avec les deux parties, le gouvernement marocain et le Front Polisario pour parvenir à cette finalité (l'organisation du référendum pour le peuple sahraoui).