Va-t-on vers la féminisation du secteur de l'audiovisuel? C'est un hommage prononcé qui a été rendu hier aux pionnières du journalisme en Algérie au cours d'une cérémonie organisée par le journal Horizons. Etait présent à cette cérémonie pleine d'émotion et de souvenirs, le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, pour mieux souligner cet événement hautement symbolique et commémoratif à la mémoire de ceux et celles assassinés froidement par la bête immonde du terrorisme. Dans une courte allocution, Belkhadem a rappelé (et regretté) que la femme algérienne «est arrivée après l'indépendance du pays quelque peu tard dans le milieu de la presse». A ses côtés, se trouvait le ministre de la Communication, El Hachemi Djiar, accompagné notamment de Nouara Djaffar, ministre déléguée chargée de la Famille et des directrices du quotidien «Horizons» Naâma Abbas et de la Chaîne III Leïla Boukli. Ce sont des hommages particuliers qui ont été rendus successivement à Mme Mahmoudi, directrice du Jour d'Algérie, Baya El Hachemi de l'Entv, Claudine Chaulet qui a contribué aux premiers numéros d'El Moudjahid ainsi qu'à Leïla Boukli de la RTA, mère de l'actuelle Enrs. «C'est dans le feu du combat que la journaliste algérienne écrivait!», s'est exclamée Naâma Abbas, directrice d'Horizons devant la presse alors que Amina Debbèche, ex-rectrice de Canal Algérie se ravissait en s'interrogeant, si justement, «ne va-t-on pas vers une féminisation du secteur de l'audiovisuel?» A ce propos, il est utile de signaler des statistiques significatives qui indiquent que la gent féminine représente 61% des étudiants à l'Isic (Institut des Sciences de l'Information et de la Communication) dont plus de 51% s'orientent vers la radio et le reste vers la télévision. Présentant une communication traitant de la femme journaliste en général pendant la période coloniale, Zoheïr Ihaddadden, professeur à l'Institut des sciences de l'information et de la communication (Isic), a relevé que les journalistes femmes exerçant au lendemain de l'indépendance étaient peu nombreuses. Les femmes journalistes auxquelles cette cérémonie d'hommage était dédiée sont notamment Nassima Hablal et Izza Bouzekri, qui ont dactylographié les textes de la plate-forme du Congrès de la Soummam. Claudine Chaulet et Evelyne Lavalette l'ont été aussi pour avoir transporté des exemplaires d' El Moudjahid dans leurs valises pour les distribuer secrètement aux citoyens. A été par ailleurs honorée, à titre posthume, Fatima Benosmane, première femme journaliste à la radio RTA, comme l'a été Zakia Dridi, première secrétaire à «El Moudjahid» ou encore Chahrazade Toumi, première maquettiste dans le même journal. Des témoignages émouvants ont été énoncés par L.Boukli, directrice générale de la Chaîne III et Zineb El Mili, journaliste écrivain. Une exposition d'anciens journaux d'El Moudjahid, Horizons, Achaâb et divers appareils de transmission de l'APS, de la Radio et de la Télévision se tenait dans les locaux de la Bibliothèque nationale où s'est déroulée cette cérémonie commémorative.