La générale de la pièce sera présentée demain à 19h au Théâtre national algérien. Trente-six ans après le premier jet, vingt-huit ans après sa publication, le roman La Grotte éclatée de l'écrivaine algérienne Yamina Mechakra est enfin adapté au théâtre et la tâche revient au comédien et auteur Hayder Ben Hassen qui a eu «un véritable coup de foudre pour le roman» dès sa lecture. La pièce, dont la générale sera présentée demain à 19h au Théâtre national algérien Mahieddine Bachtarzi, est mise en scène par Ahmed Benaïssa. «Mettre en scène un roman pareil n'a pas été une tâche facile», a indiqué, hier, le metteur en scène lors de la conférence de presse animée au TNA. Ahmed Benaïssa, après la lecture du roman, confirme avoir fait une vraie découverte. Au sujet de la violence qui caractérise le texte initial, le metteur en scène, tout en reconnaissant ce fait, souligne que, avec la présente pièce, il est à sa troisième expérience. «J'ai eu déjà à mettre en scène des oeuvres plus violentes que ça», a estimé Benaïssa qui précise que le roman de Yamina Mechakra est une fiction qui «peut être une réalité». A propos de l'idée d'adapter au théâtre l'oeuvre de Mecharkra, Hayder Ben Hassen a indiqué que ce rêve l'a taraudé depuis fort longtemps. «Le rêve a commencé à voir le jour en 2001, avec les premières lectures faites à l'Institut national des arts dramatiques et chorégraphiques de Bordj El Kiffan», a précisé Hayder. Celui-ci a ajouté que l'écrivaine a été présente lors de ces lectures. L'adaptateur a affirmé, en outre, que l'écrivaine a reçu l'idée d'adapter son roman à bras ouverts. Aussi, même si l'adaptation est libre, il n'en demeure pas moins que Hayder affirme avoir inséré, après traduction, quelques poèmes de Mechakra. Ceux-là sont utilisés pour faire la transition d'un acte à un autre. Il y a lieu de souligner, en sus, que le texte de Yamina Mechakra est doté d'une force poétique inestimable. A sa lecture, on peut même se dire que l'écrivaine a écrit ce roman que pour laisser libre cours à sa verve poétique. Le style ressemble de très près à celui qu'on retrouve dans les oeuvres de Kateb Yacine. D'ailleurs, ce dernier qui, faut-il le souligner, avait préfacé le roman de Mechakra avec ces mots: «A notre époque, une femme qui écrit vaut son pesant de poudre». Le metteur en scène qui n'a pas manqué de rappeler cette phrase écrite, à juste raison, par Kateb Yacine, a rappelé que les deux écrivains, en l'occurrence Mechakra et Kateb, n'ont de cesse de rendre hommage à la mère. «Que ce soit à la mère en tant que telle, à la mère-soeur, à la mère-amante...» Justement, cet hymne à la génitrice de la vie est fort présent dans le roman de Yamina Mechakra. Une autre caractéristique qui émaille le texte de Mechakra est le langage schizophrénique. A la question de savoir comment a-t-on fait pour transposer ce fait sur scène, Ahmed Benaïssa a refusé tout commentaire se contentant de donner quelques indices pour, visiblement, ne pas faire perdre à la pièce son charme. Au sujet de la scénographie signée par Halim Rahmouni, le concerné a estimé avoir essayé autant que possible de mettre le décor au service de la charge émotionnelle qui caractérise le texte de Mechakra. Il est à noter, enfin, que les rôles seront campés par trois comédiens, en l'occurrence Malika Belbay, Linda Salam et Ali Djebarra.