La capitale, à elle seule, a connu la fermeture de 400 salles, selon le Cnrc. «Une décision arbitraire et unilatérale a été prise à l'encontre des propriétaires de salles des fêtes», a déclaré M.Bessila, président du Comité national des salles des fêtes (Cnsf), lors d'une conférence de presse animée, hier, au siège de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa) à Alger. D'emblée, l'orateur a déclaré que sur l'ensemble des 706 salles, plus de 80% ont vu leurs clefs mises sous le paillasson, dont 400 sont répertoriées dans la capitale. Ce chiffre récent (février 2007) a été, faut-il-le préciser, communiqué par le Centre national du registre du commerce (Cnrc). «La décision a été prise par les collectivités locales avant même la promulgation du décret 05/207 du 4 juin 2005», a précisé M.Bessila et d'ajouter que ces salles des fêtes ont été considérées au même titre que les night-clubs, les discothèques et les cabarets. A cet effet, les correspondances individuelles ont été massivement adressées aux responsables concernés (APC, daïra...), hélas, un niet catégorique leur a été opposé. Créant un élan de solidarité, cette situation a donné naissance au Cnsf, lors d'une assemblée générale tenue le 20 janvier dernier sous la bannière de l'Ugcaa. «Nous demandons à être associés à une séance de travail pour trouver les meilleures solutions», affirme M.Bessila dans une déclaration à L'Expression. En d'autres termes, le décret, incluant les spectacles, ne semble pas concerner les gérants de salles qui limitent leur activité aux mariages, circoncisions et fiançailles. Désemparés par la promulgation d'un tel arrêté exécutif et courroucés par la manière de son exécution sur le terrain, les propriétaires crient à une injustice sans précédent. Pour mettre fin à ces dépassements, un nouveau décret fixant les modalités d'ouverture et d'exploitation de ce genre d'établissement familial doit être élaboré, suggère l'orateur. Outre d'avoir traité ces salles comme des cabarets, ce qui est une atteinte à la dignité de nos filles, le décret exécutif n'a pas pris en considération l'autorisation délivrée par les APC après contrôle des conditions de conformité en matière d'hygiène et de sécurité. Dans cette optique, le conférencier n'y est pas allé avec le dos de la cuillère pour dire que leur corporation est entièrement d'accord pour la sécurisation des salles et leur éloignement des habitations. Ebahi par une telle décision de fermeture des salles, sachant que leur exploitation remonte à des années sans le moindre souci, et que la conformité vis-à-vis de la réglementation n'a jamais été soulevés par les autorités, le conférencier ajoute que d'autres points noirs ont été retenus dans certaines décisions «sans base», selon lui. Il donne l'exemple de l'âge de 30 ans, qui est fixé pour bénéficier du droit d'investissement dans une salle des fêtes. Un paradoxe, car l'âge exigé pour la gestion d'un cabaret est de 25 ans seulement. Les gérants des salles, profondément touchés par certaines aberrations dues notamment au manque de concertation, se disent prêts à prendre part à toute forme de dialogue susceptible d'apporter les dispositifs escomptés.