En Algérie, contrairement à l'idée que d'aucuns peuvent s'en faire, gérer une salle des fêtes n'est guère une partie de plaisir au regard des innombrables problèmes. C'est le constat fait à l'unanimité, hier, par les gérants des salles des fêtes, à l'issue de l'assemblée générale qu'a tenue le Comité national des salles des fêtes (CNSF). Lors de cette rencontre, les différents intervenants n'y sont pas allés par quatre chemins pour dire que l'exercice du métier devient de plus en plus difficile en raison «de l'acharnement de certaines parties à vouloir à tout prix casser les propriétaires des salles des fêtes et les empêcher d'exercer leur activité dans la sérénité». L'allusion est faite à la fermeture abusive (sans aucun prétexte aux dires des intervenants) dont ont fait l'objet plusieurs salles des fêtes. Abondant dans ce sens, un avocat, propriétaire d'une salle des fêtes à Alger, affirmera que sa salle a été fermée en dépit du fait qu'il remplissait tous les critères contenus dans la réglementation en vigueur au moment où de nombreuses salles ne disposant pas de parking pour voitures ou d'issues d'évacuation en cas d'incendie (pourtant obligatoires) activent comme si de rien n'était. M. Abdelmadjid Bessila, président du Comité national des salles des fêtes, informera l'assistance qu'actuellement il y a 110 salles des fêtes en activité à Alger, et que le nombre de celles fermées au niveau national est de 550, un facteur qui, selon lui, a influé sur les tarifs de location (à la hausse). En effet, dira-t-il, certaines salles sont louées à raison de 20 millions la journée alors que, «normalement, la location ne saurait excéder (pour les salles luxueuses) les 50 000 dinars», tiendra-t-il à souligner. Il n'omettra pas de relever le phénomène des salles activant au noir et celui des garages ou cantines transformés en salles de fêtes «en dépit du fait que la réglementation en vigueur stipule clairement que le registre du commerce inhérent à l'activité de gestion des salles des fêtes doit porter la mention -location salle des fêtes-», rappellera M. Bessila. D'autres intervenants relèveront le fait que certains critères, notamment le fait qu'une salle des fêtes doit être située à au moins 300 mètres de certains édifices (mosquées, hôpitaux, écoles…), ne sont pas respectés. Un intervenant relèvera le fait que des jeunes sont autorisés à ouvrir des salles des fêtes (dans le cadre de l'ANSEJ), bénéficiant de prêts bancaires, alors que d'autres sont destinataires d'écrits leur signifiant qu'ils ne peuvent exercer cette activité dans la mesure où ils doivent au moins être âgés de 30 ans ! «N'est-ce pas là le comble de la contradiction ?» s'interrogera-t-il en conclusion. B. L.