Un milliard de centimes a été proposé par un Algérien de Tamanrasset pour être tête de liste du Parti des travailleurs. Des hommes crédibles et incorruptibles pour une Assemblée populaire na-tionale à l'avant-garde des aspirations citoyennes. Deux conditions semblent incontournables pour la réalisation de ce souhait. Des élections démocratiques où chaque électeur devrait retrouver sa voix dans l'urne, en clair éviter la fraude, et consolider la primauté du législatif sur l'exécutif pour que l'enceinte du palais Zighout Youcef ne ressemble ni à une caisse de résonance ni à la voix de son maître. Une prise en compte pure et simple des doléances des Algériens pour lesquelles sont confiés les mandats à ceux qui doivent les représenter. Améliorer leur quotidien. Disposer de routes décentes, qui ressemblent de plus en plus à celles d'Afghanistan, une hygiène qui fait craindre le pire avec l'arrivée des grosses chaleurs, des plages polluées, assainissement des réseaux d'eau potable, transport, santé, éducation et culture. Voilà des problèmes concrets auxquels devront s'atteler les membres de l'APN investis de la volonté populaire. La première réunion des futurs députés de l'Assemblée populaire nationale sera-t-elle consacrée pour fixer leurs salaires? Pourquoi y déroger? Car comme de bien entendu et comme dirait un vieil adage: «On n'est jamais mieux servi que par soi-même.» Et les devoirs alors? faut-il craindre le pire? Non, le pire est derrière nous mais les Assemblées populaires nationales se succèdent et se ressemblent. Donc, dans le pire des cas nous hériterons d'une APN qui ne sera peut-être pas la soeur jumelle de la précédente mais elle en sera frappée par les mêmes symptômes. L'approche des échéances électorales met en émoi des partis fort nombreux, une quarantaine selon M.Ahmed Ouyahia, ex-chef de gouvernement. En hibernation totale pour certains d'entre eux jusqu'à croire qu'ils ont fini d'exister, les voilà qu'ils se remanifestent. Coucou! me voilà. Et cela ne fait pas absolument sérieux. Ce phénomène entraîne une kyrielle de candidats, opportunistes pour la plupart, à la course à la députation. Le meilleur moyen d'y parvenir c'est de mettre le maximum de chances de son côté en figurant en bonne place sur les listes des partis qui leur ouvriront les bras. Et il y a de bonnes raisons à cela: l'argent. Cela fait ouvrir des portes à défaut de les défoncer, cela fait même faire traverser des océans...,paraît-il. Un milliard de centimes a été proposé par un Algérien de Tamanrasset pour être tête de liste du Parti des travailleurs dans cette ville. 500 millions de centimes par un autre individu à Sétif pour le même parti, et en seconde position sur ses listes. Des révélations faites par la secrétaire générale du Parti des travailleurs, Mme Louisa Hanoune, ce jeudi, à la salle de cinéma Tayeb-Lamari, sise à El Harrach. La première responsable du PT, outrée par cette démarche, appelle les partis politiques à dénoncer cette forme de corruption et met en garde les plus fragiles d'entre eux à ne pas céder au chant des sirènes et à plus d'éthique quant à l'exercice de la pratique politique. Il est, à n'en pas douter, qu'une telle proposition ne peut émaner d'un simple citoyen, car pour faire une telle offre, il faut disposer de moyens financiers importants, et les visées ne peuvent revêtir que des buts à caractère économique. Un ticket gagnant pour les affaires. Pour d'autres, tous les partis se ressemblent. Mme Louisa Hanoune l'a bien expliqué et a soulevé le problème de ces députés qui changent de parti comme on change de chemise. Ceux-là mêmes qu'elle qualifie de nomades politiques. 5 députés de son parti ont rejoint le RCD de Saïd Saâdi sans pour autant remettre leur mandat. Ils ont siégé au sein de l'APN, alors que leur nouveau parti a boycotté les législatives de 2002. Un véritable paradoxe. C'est pour cela que, désormais, le PT exige des futurs candidats un engagement écrit notarié de remise de leur mandat, au cas où ils décideraient de quitter le parti pour une raison ou pour une autre. Elus sur la base d'un programme, s'engagent auprès de leur nouveau parti sur la base d'un autre programme aux antipodes de celui de leur appartenance originelle. Et cela, le PT le refuse. Certains trouveront peut-être ces positions un peu trop tranchées, mais les schismes sont des problèmes internes à un parti qui doit s'atteler à leur trouver des solutions, car l'intrusion du judiciaire dans la sphère du politique a ouvert une brèche qui peut malmener la pratique démocratique au sein des partis.