Les débats ont porté essentiellement sur les législatives du 17 mai prochain. Le Front des forces socialistes a tenu, ce week-end, son conseil fédéral au niveau des wilayas de Béjaïa et Tizi Ouzou. A Béjaïa, la réunion, tenue à huis clos, a vu les élus locaux débattre essentiellement de la position que le parti est appelé à prendre par rapport au scrutin des législatives du 17 mai. La rencontre de Tizi Ouzou a, également, débattu des problèmes politiques et de la situation prévalant aussi bien au niveau national qu'au niveau régional. Animé par la commission nationale de stratégie politique, organe du conseil national, ce rendez-vous a été une opportunité de sonder les cadres et les élus sur leurs intentions par rapport à la directive du jour. Il s'agit, selon une source de la direction nationale, de se concerter à travers un débat libre pour un consensus le plus large possible sur le rôle que jouera le FFS lors de la prochaine consultation électorale. La question posée est de savoir si le FFS participera ou non aux législatives du 17 mai et surtout quel bénéfice en tirera le parti dans les deux cas de figure. Sans préjuger de ce qui sera adopté lors du prochain conseil national, il semble bon de relever que des militants se sont prononcés en dehors des arènes partisanes en faveur de la non-participation de leur parti aux prochaines législatives. II semble même que cette idée soit majoritaire et des militants rencontrés diront qu'ils vont tout faire pour que la balance penche dans cette voie! Selon certains militants de Tizi Ouzou «le premier secrétaire national va, certainement, suivre les sentiments de la base en passant l'éponge sur certaines déviances et faire en sorte que tout le monde réintègre le bercail et ensemble se mettre sérieusement à la préparation du congrès». A coups d'arguments, opposants et partisans de la participation se sont affrontés en exprimant leurs points de vue sur le sujet. En effet, il semble qu'un léger ascendant est pris par les opposants à tout implication du parti à ce scrutin arguant que le parti aura tout à gagner en se désolidarisant d'une consultation «qui ne fera que conforter le pouvoir dans sa démarche». Laquelle démarche «n'a rien apporté au pays». Les cadres rencontrés en marge de ce conseil estimaient unanimement qu'une «participation du FFS aux législatives équivaudrait à un reniement de ses principes et le mettrait en porte-à-faux avec les idéaux qu'il ne cesse de défendre depuis l'ouverture démocratique.» Pour cette frange de militants, le rejet du scrutin permettra au parti de se réserver pleinement à la restructuration interne, faire avancer ses idées et propositions résumées dans l'avènement d'une 2e République. Cependant, les partisans de la participation s'appuient sur la voie libre que le FFS laissera aux pro-pouvoirs. «La nature a horreur du vide» dit-on, en substance, pour plaider la participation du parti qui, non seulement, ressoudera les rangs mais pour aussi avancer dans les débats de l'heure. Une participation est toujours une opportunité pour susciter adhésion populaire et ressusciter espoir chez le simple citoyen. Intégrer les institutions de l'Etat est considéré, à juste raison, comme une tribune pour aller de l'avant dans la défense des valeurs républicaines. La commission nationale de stratégie politique aura, à l'issue des conseils fédéraux, à synthétiser les propositions des uns et des autres pour les soumettre de nouveau à débat lors du conseil national qui se tiendra le 9 du mois en cours à Alger. Le dernier mot reviendra à cette instance suprême du FFS pour trancher de façon officielle si oui ou non le FFS prendra part aux joutes électorales du 17 mai.