Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, M.Tayeb Belaïz, entend faire le grand ménage dans son secteur. Néanmoins, sa politique, il l'axe sur l'élément humain. Pour ce faire, un vaste programme de formation destiné aux magistrats a été déjà mis en branle depuis quelques années. Dans un entretien accordé, hier à l'APS, le ministre de la Justice affirme avoir élaboré «un riche programme de formation» comportant des «volets très techniques comme les contentieux fiscaux et douaniers». Le premier responsable du secteur de la justice base ainsi sa politique sur la spécialisation des magistrats. En ce sens, il faut dire que les différents scandales financiers qui ont secoué, ces derniers temps l'Algérie, donnent au secteur de la justice à réfléchir sur l'exigence de s'orienter vers la spécialisation des magistrats. Cette réalité devient plus que jamais imposante, notamment avec l'installation de «pôles judiciaires spécialisés» dans les domaines pénal et commercial. Il convient de rappeler, dans ce contexte, que plus de 412 magistrats ont été formés dans le droit commercial et des affaires économiques. Tayeb Belaïz a tenu à souligner que 31 sessions de formation ont été organisées au profit de quelque 775 magistrats. Ces sessions de formation portent, notamment sur des thèmes liés au «blanchiment d'argent, au financement du terrorisme et à la cybercriminalité». Deux phénomènes, étroitement liés, qui prennent des proportions alarmantes dans notre pays. Les choses deviennent plus sérieuses encore avec le développement technologique que connaît la planète. Les gros bonnets formant les réseaux de la criminalité organisée, activant de par le monde, recourent de plus en plus au Net pour conclure leurs transactions. Aussi, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, a indiqué que l'année écoulée a été marquée par l'organisation de sessions de formation très larges au profit de quelque 4808 fonctionnaires des différents corps et grades du personnel de l'administration des établissements pénitentiaires. Des magistrats ont bénéficié, également, de différentes sessions de formation organisées en Algérie et ailleurs, notamment en France, en Belgique, aux Etats-Unis, au Bahreïn et en Allemagne. Ces stages ont permis, à coup sûr, aux magistrats algériens d'améliorer leur niveau et de s'enquérir de l'évolution de leur métier dans les autres pays. Le président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika, avait souligné, lors de l'ouverture de l'année judiciaire, que le secteur de la justice est appelé à passer à l'étape qualitative. Pour mieux investir dans l'élément humain, le ministre de la Justice n'entend pas asseoir sa politique uniquement sur le volet de la formation, mais aussi sur le recrutement, puisqu'un concours pour le recrutement de 300 magistrats est prévu avant la fin de ce mois. Ça sera ainsi une manière de peaufiner ce corps qui accuse un manque flagrant d'effectifs.