Leur mission: s'attaquer de front au phénomène de la corruption. Les juges des juges seront connus aujourd'hui. Ils sont au nombre de quatorze. Ils seront désignés lors d'une cérémonie qui aura lieu cet après-midi sous les auspices de M.Tayeb Belaïz, ministre de la Justice, garde des Sceaux. Officiellement, ils prendront leurs fonctions d'inspecteurs dépendant directement du département de Belaïz. Ces nominations qui s'inscrivent dans le cadre de la poursuite du programme de réforme du système judiciaire, interviennent, indique-t-on, en application du nouvel organigramme de l'Inspection générale du ministère de la Justice. L'objectif est de mieux parfaire le travail accompli dans le domaine de la réforme de la justice et dont les premiers balbutiements remontent à l'année 2000. En 1999 déjà, M. Abdelaziz Bouteflika, alors candidat à la magistrature suprême du pays, a fait la promesse de revoir de fond en comble le fonctionnement de notre justice et a décidé, une fois élu, du lancement d'un vaste programme visant à en faire une institution prompte à répondre aux aspirations du citoyen algérien. En ce sens, Abdelaziz Bouteflika ne serait point satisfait d'une réforme simpliste se limitant à l'amendement de certains textes juridiques et à la création d'autres. Ainsi, le chef d'Etat a-t-il prouvé la détermination tant il savait pertinemment que ce qui nuit le plus à notre système judiciaire, ce n'est autre que le facteur humain, frappé d'incompétence et de corruption. Ce sont là les deux fléaux majeurs qui gangrènent terriblement notre appareil judiciaire et qui sont pratiquement à l'origine de tous les dysfonctionnements constatés dans le secteur de la justice. Et pour parer à ce genre de carences, beaucoup sont les juges qui ont eu à faire l'objet d'un recyclage édicté comme étant une nécessité impérieuse dans le cadre de la même réforme évoquée plus haut. Nombreux sont également les magistrats qui, dans le sillage de cette réforme, ont été appelés à suivre une formation en vue d'être au diapason de leur mission au service du citoyen. Recycler des juges et former des magistrats, cela obéit assurément à l'idée de parfaire leur compétence en matière de droit. Néanmoins, cet effort ressenti de manière palpable, ne diminue en rien le degré de corruption sévissant dans ce secteur qui, soit dit en passant, suscite un grand intérêt dans l'esprit des Algériens. Voilà que dans l'objectif de s'attaquer de front au phénomène de la corruption préjudiciable, à plus d'un titre, à l'image de la justice algérienne, le département de M.Tayeb Belaïz décide de la nomination de quatorze inspecteurs dont la mission n'est autre que celle de disséquer toute velléité de corruption, notamment. Notons, enfin, que l'opinion publique se montre très attentive aux mutations qui se font jour au sein du secteur de la justice. Preuve en est, la manifestation baptisée «portes ouvertes sur la justice» organisée tout récemment par le département de Belaïz et qui connu un afflux considérable de citoyens.