Une personne a déjà été expulsée et d'autres le seront bientôt. C'est parti. L'affaire des 17 Algériens arrêtés en Grande-Bretagne va enfin connaître son épilogue. A peine dix jours après la signature de quatre accords avec le gouvernement de Blair, une personne parmi le groupe des 17 a été expulsée vendredi dernier vers l'Algérie. Cette extradition, faut-il le noter, est la première du genre après plusieurs années de négociations entre les deux pays. Le concerné est soupçonné par les autorités britanniques d'avoir des liens avec des réseaux terroristes. Il faisait partie d'un groupe de quatre Algériens acquittés à l'issue d'un procès en avril 2005 dit du «complot à la ricine», dans lequel le principal accusé, Kamel Bourgass, a été condamné à 17 ans de prison. Cette décision d'expulsion du premier Algérien a été rendue possible suite au retrait d'appel par le concerné, selon le Home Office. Très sceptiques, les autorités de ce pays ont préféré garder l'anonymat sur l'identité de la personne en question. Mis à part l'information de l'expulsion avancée par le ministère de l'Intérieur, aucun détail sur l'identité de la personne en question n'a été soufflé. «Un ressortissant algérien identifié comme représentant une menace pour la sécurité nationale du Royaume-Uni a été expulsé aujourd'hui vers l'Algérie», a déclaré une porte-parole du même département. Le seul indice fourni est que la personne faisant l'objet d'expulsion est dénommée «V». Malgré la signature des accords et les garanties du gouvernement algérien, le Royaume-Uni reste toujours réticent sur le sort des extradés. Même si ces personnes représentent une menace pour le pays et que le gouvernement Blair veut à tout prix s'en débarrasser, il n‘en demeure pas moins que le dernier mot revient à la justice, seule habilitée à se prononcer sur des questions pareilles. La preuve que le processus de négociation sur l'extradition a connu plusieurs étapes pour aboutir enfin à la signature des accords. Sachant que la peine de mort n'a pas été annulée du système judiciaire algérien, même si elle n'est pas appliquée, la justice britannique a toujours refusé de remettre ces personnes entre les mains du gouvernement algérien. D'ailleurs, le département de Tayeb Belaïz avait transmis plusieurs requêtes auprès de Londres mais en vain. Plusieurs délégations de juges britanniques se sont rendues récemment à Alger pour s'assurer des conditions de détention et enquêter sur l'application de la peine de mort. Outre le nommé «V», seize Algériens suspectés de terrorisme sont actuellement en Grande-Bretagne dans l'attente de leur expulsion vers leur pays d'origine. Ils ont été arrêtés entre août et octobre 2005 et présentés comme indésirables sur le sol britannique même si leur implication dans des actes terroristes n'a pas été démontrée. Ces derniers seront bientôt expulsés vers le pays. Si le gouvernement britannique a choisi d'expulser pour le moment une seule personne, c'est pour tâter le terrain et mettre à l'épreuve les engagements des autorités algériennes, avance-t-on du côté de la Manche. A ce propos justement, le ministre de l'Intérieur britannique a précisé que d' «autres Algériens ont également retiré leurs appels», en précisant avoir l'intention de les expulser dès que possible. Ce qui fait dire que leur extradition n'est qu'une question de temps.