Selon l'agence britannique PA, cinq autres personnes seront également expulsées dans les jours à venir. Le Royaume-Uni commence à faire le grand ménage sur son sol. Un Algérien, soupçonné de terrorisme, a été expulsé avant-hier vers l'Algérie. Cette expulsion est la deuxième du genre en l'espace de vingt-quatre heures seulement. La veille, un autre Algérien, identifié par l'initiale «V», avait été expulsé vers Alger pour le même motif. Il semble que Londres veut se débarrasser le plus vite possible de toutes les personnes considérées comme dangereuse pour la sécurité du royaume. Ce dernier, faut-il le rappeler, a constitué pendant longtemps un abri pour les groupes islamistes où activaient de nombreux Algériens. La signature de quatre accords avec l'Algérie, le 8 juin dernier, a donné le feu vert au gouvernement de Blair pour extrader les personnes indésirables sur son sol. Désormais, il n'hésitera pas à refouler tout individu représentant la moindre menace. Et pour preuve, à peine dix jours après la conclusion des accords portant entre autres sur l'extradition des terroristes, Londres passe à l'exécution. S'exprimant à propos de l'expulsion, le ministre britannique de l'Intérieur a affirmé que «cet Algérien est soupçonné de terrorisme et décrit comme un responsable d'un groupe lié à Oussama Ben Laden». L'homme, identifié seulement par l'initiale «I», avait été, poursuit-il, «détenu dans la prison de haute sécurité de Belmarsh, dans le sud-est de Londres où il avait été incarcéré en avril 2002», non pas à la suite d'une condamnation mais sur simple présomption de terrorisme international. Sans aller jusqu'à divulguer des détails sur l'identité du concerné, le ministre de l'Intérieur britannique s'est étalé sur les activités où «I» est impliqué. «Le nommé ´´I´´ avait reçu un entraînement de combattant en Afghanistan de 1998 à 1999 et était un dirigeant du groupe d'Abou Doha lié au réseau Al-Qaîda». Ce dernier, souligne le ministère, a été expulsé après avoir renoncé de son propre gré à faire appel contre la procédure engagée par le gouvernement britannique. C'est le cas d'ailleurs de celui expulsé vendredi dernier. Le dénommé «V» faisait, selon le ministre britannique, partie d'un groupe de quatre Algériens acquittés à l'issue du procès en avril 2005 dit du «complot à la ricine», pour lequel le principal accusé, Kamel Bourgass, a été condamné à 17 ans de prison. Ce dernier figurait parmi sept Algériens arrêtés en septembre 2005 et présentés avec d'autres étrangers comme une menace pour la sécurité nationale après les attentats suicide qui avaient fait 56 morts à Londres en juillet 2005. A l'instar des deux personnes, il reste encore 14 détenus qui feront l'objet d'extradition dans les prochains jours. Selon l'agence britannique PA, cinq personnes ont renoncé à faire appel. La Grande-Bretagne est enfin parvenue à son but et se soulage d'un dossier qui l'a préoccupée pendant des années. Malgré son souhait d'extrader ces personnes, le gouvernement était empêché par les conventions sur les droits de l'homme, interdisant le renvoi dans des pays où les détenus risquent la torture et les mauvais traitements. Il y a lieu de souligner qu'en plus des accords signés, la charte pour la paix et la réconciliation nationale a beaucoup contribué à la résolution de cette affaire qui a empoisonné les relations entre les deux pays.