Prévu initialement pour septembre 2001, « Grand-Sud », le 1er Salon du tourisme saharien, aura lieu, finalement, du 25 au 28 mars à la salle omnisports de Tamenrast. Qu'est-ce que Saâd Lounès, le commissaire général du Salon, est allé faire au Sahara, serions-nous tentés de dire? Pour ceux qui le connaissent, ils savent qu'ils ont en face un homme de défi, un guerrier, un battant. Ancien journaliste, ancien patron de presse et directeur de publication d'El Ouma, un journal truculent, qui naviguait à contre-courant des cercles décideurs, Lounès a marqué de son empreinte la presse écrite, avant de s'essayer dans un journal virtuel, le premier du genre en Algérie. Lancé à la fin de l'année 1994, El Ouma s'était spécialisé dans l'information islamiste. En 1997, Saâd Lounès fait le «coup médiatique», le plus tonitruant de l'époque en s'attaquant au RND, qui venait d'être monté de toutes pièces et placé au coeur du pouvoir à l'époque. Aujourd'hui, il porte un oeil neuf sur l'Algérie en nous regardant du haut des dunes. Pour lui, le tourisme saharien n'est pas un tourisme ordinaire, c'est, dit-il, «un art de vivre, un contraste extraordinaire entre tradition et modernité», entre les rites et les innovations. Les Touareg, ce peuple mythique, passent d'un extrême à l'autre avec une grande facilité. «La fascination des hommes bleus, qui ont vaincu le désert, est restée intacte, mieux, elle fascine de plus en plus l'homme moderne.» Mais attention, pour Cyber Algérie, l'entreprise promotrice de «Grand-Sud 2002», le Sahara n'est pas que folklore. Loin s'en faut. C'est un créneau porteur et un marché à investir. Encore faut-il trouver des hommes à sa dimension. Saâd Lounès pose des questions de fond. La saison touristique algérienne a été «squelettique» en 2001, avec seulement 4.000 touristes. Un chiffre dérisoire eu égard aux énormes potentialités du bled, au développement des vols charters directs. 2002 sera donc l'année Grand-Sud, plan concocté par Lounès en s'appuyant sur de nombreux opérateurs qui ont annoncé, d'ores et déjà, leur participation (Onat, ONT, Air Algérie, Hyundaï, Lada, etc). Mais quelles conditions d'hébergement réunir pour les touristes du Sud? Faut-il construire des hôtels, des refuges, des camps de vacances ou se contenter de villages nomades, de bivouacs, ou encore de nuits à la belle étoile afin de ne pas rater les «parades célestes»? Faut-il construire une route entre Tamenrast et l'Asskrem, haut lieu du tourisme? Ce sont ces questions qui seront débattues par les professionnels du tourisme, aussi bien nationaux qu'étrangers. Le Salon sera animé par des conférences-débats, rencontres et tables-rondes sur les thèmes touristiques sahariens. C'est l'occasion, annonce le commissaire du Salon, de «promouvoir des idées et des produits, de mettre en relief l'expérience et l'identité spécifique du tourisme saharien, et de promouvoir les conditions de son développement». Notons que ce Salon sera parrainé par le ministère de la Jeunesse et des Sports, le wali de Tamanrasset, l'APC de la ville, et sponsorisé par Khalifa Airways, transporteur officiel du Salon, et qui accordera 25% de réduction sur ses vols aux exposants du Salon.